Ai-je le droit de déléguer la demande d'autorisation de licenciement d'un salarié protégé ?
Temps de lecture : 2 min
Salariés protégés : titulaires d’une protection spéciale contre le licenciement
Certains de vos salariés bénéficient, notamment en vertu de leur mandat, d’une protection spéciale contre le licenciement. Il en va ainsi des salariés assumant des fonctions de délégué syndical, de membre de la délégation du personnel au CSE ou encore de représentant de proximité.
La protection qui leur est accordée s’applique pour toute la durée de leur mandat mais aussi dans les 6 ou 12 mois suivant son expiration.
Loin d’être abolie, votre faculté de licencier se retrouve néanmoins soumise à des formalités supplémentaires. Et cet alourdissement procédural se traduit, essentiellement, par l’obligation de recueillir une autorisation administrative auprès de l’inspection du travail.
Ce faisant, votre demande doit être adressée après l’entretien préalable au licenciement et, le cas échéant, votre consultation du CSE.
Rappel
La convocation des élus du personnel est rendue obligatoire pour le licenciement de certains salariés (ex : élus du CSE, représentants de proximité).
Mais alors, êtes-vous en droit de déléguer l’accomplissement de cette saisine à un tiers ?
Demande d’autorisation administrative de licenciement : l’accomplissement de cette formalité peut être délégué
Oui, un tiers peut introduire une demande d’autorisation administrative de licenciement à votre place.
Pour que celle-ci soit recevable, elle doit toutefois émaner d’une personne en capacité de saisir l’inspection du travail. C’est-à-dire d’un représentant habilité à agir en votre nom et à mettre en œuvre une procédure de licenciement (ex : responsable des ressources humaines, directeur du personnel, directeur financier, etc.). Cette délégation n’est en revanche soumise à aucune exigence formelle
Notez le
L’identité du demandeur doit clairement apparaître dans la demande.
Le cas échéant, lorsqu’une demande a été présentée par une personne n'ayant pas la qualité pour agir, celle-ci peut être régularisée en cours d’instruction. C’est-à-dire après la saisine de l’inspection du travail mais avant que celle-ci ne statue.
L’administration dispose, pour rappel, d’un délai de 2 mois pour notifier sa décision.
Vous souhaitez en savoir plus sur les règles encadrant le licenciement des salariés protégés ? Les Editions Tissot vous proposent leur documentation « Gérer le personnel ACTIV ».
Juriste en droit social et rédacteur au sein des Editions Tissot
- Modification du contrat de travail pour motif économique : bien répondre aux interrogations des salariés en cas d’offre imprécisePublié le 13/12/2024
- Gérer la procédure d’inaptitudePublié le 09/12/2024
- Licenciement économique : les offres de reclassement doivent préciser toutes les mentions imposées par le Code du travailPublié le 15/11/2024
- Refus par un salarié de changer ses conditions de travail : l'indemnité compensatrice de préavis n'est pas duePublié le 14/11/2024
- Maternité et nullité du licenciement : la salariée a droit aux salaires qu’elle aurait dû percevoir pendant sa période de protectionPublié le 13/11/2024