Ai-je le droit de minorer le montant de la contrepartie financière d’une clause de non-concurrence selon les circonstances de la rupture du contrat de travail ?
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Rappels sur la clause de non-concurrence
Une clause de non-concurrence institue une interdiction pour le salarié :
- de conclure un contrat de travail ou d’exercer les mêmes fonctions auprès d’une entreprise concurrente ;
- voire de développer, à titre personnel, une activité concurrente à la vôtre.
L’originalité d’une telle clause repose alors sur le fait que celle-ci produit ses effets au moment de la rupture du contrat de travail. Et plus précisément :
- au lendemain du dernier jour travaillé par le salarié si celui-ci accomplit un préavis ;
- au lendemain du départ effectif du salarié si celui-ci est dispensé d’exécuter un préavis.
Au regard de la lourde atteinte qu’elle porte à la liberté d’exercer une activité professionnelle, la validité d’une clause de non-concurrence se retrouve suspendue à la réunion de sept conditions :
- être établie par écrit : au sein du contrat de travail ou d’une convention collective ;
- être acceptée par le salarié de façon claire et non équivoque ;
- être indispensable à la protection des intérêts légitimes de l’entreprise ;
- être limitée dans le temps ;
- être limitée dans l’espace ;
- tenir compte des spécificités de l’emploi du salarié ;
- instituer le versement obligatoire d’une contrepartie financière, et ce, quelle que soit la nature de la rupture.
Notez le
Il vous est formellement interdit d’insérer une clause aux termes de laquelle vous vous réservez la faculté, après la rupture du contrat, de soumettre le salarié à une obligation de non-concurrence. Toute clause de cette nature est frappée de nullité.
La fixation de la contrepartie financière de non-concurrence
Concernant plus spécifiquement la contrepartie financière, celle-ci doit être proportionnelle aux contraintes imposées au salarié. C’est-à-dire que son montant ne doit pas être :
- dérisoire et, le cas échéant, inférieur au montant prévu dans la convention collective ;
- ou anormalement élevé.
Bon à savoir
Cette indemnité, ayant la nature de salaire, peut être fixée de manière forfaitaire ou sur la base d’un pourcentage de salaire.
Par ailleurs :
Non, vous ne pouvez pas minorer le montant de cette contrepartie financière en fonction des circonstances de la rupture.
Celui-ci doit donc rester identique notamment en cas de :
- rupture conventionnelle ;
- démission ;
- licenciement pour faute grave ou lourde.
Toute clause contractuelle ou disposition conventionnelle instituant une telle minoration est inopposable au salarié. De ce fait, ce dernier, toujours tenu à son obligation de non-concurrence, doit bénéficier du versement intégral de la somme envisagée.
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Juriste en droit social et rédacteur au sein des Editions Tissot
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