Barème Macron : application écartée en cas de licenciement discriminatoire
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En cas de licenciement jugé sans cause réelle et sérieuse, le salarié a droit à une indemnité dont le montant est fixé en fonction du barème Macron. Mais attention, ce barème ne s’applique pas en cas de licenciement nul.
Barème Macron : réservé aux licenciements sans cause réelle et sérieuse
Afin de sécuriser les effets de la rupture du contrat de travail, l’indemnisation d’un licenciement sans cause réelle et sérieuse, à la charge de l’employeur, est fixée en fonction du barème Macron.
Rappel
Ce barème spécifique s’applique aux licenciements prononcés après le 23 septembre 2017.
Les juges octroient cette indemnité au salarié lorsque lui et/ou l’employeur refuse sa réintégration.
Le barème tient compte de l’ancienneté du salarié et de l’effectif de l’entreprise. Il comprend des planchers et des plafonds obligatoires.
Notez le
Ce barème s’applique également en cas de résiliation judiciaire ou de prise d’acte de la rupture du contrat de travail aux torts de l’employeur.
L’indemnité de licenciement sans cause réelle et sérieuse est cumulable, le cas échéant, avec certaines indemnités versées en cas d’irrégularité dans le cadre de licenciements économiques (non-consultation des RP, non-information de l’Administration, non-respect de la priorité d’embauche, PV de carence de RP non établi). Mais ce cumul s’applique dans la limite des montants maximaux prévus par le barème.
Bon à savoir
La proposition de loi visant à accroître le financement des entreprises et l’attractivité de la France qui a été définitivement adoptée le 5 juin prévoit de plafonner la rémunération mensuelle des preneurs de risques (traders) prise en compte pour le calcul de l’indemnité de licenciement sans cause réelle et sérieuse. Elle ne peut excéder le plafond annuel de la Sécurité sociale, soit 46 368 euros en 2024.
Barème Macron : application exclue en cas de licenciement nul
Le barème Macron ne s’applique pas en cas de nullité du licenciement en raison :
- de la violation d'une liberté fondamentale ;
- de faits de harcèlement moral ou sexuel ;
- d’un licenciement discriminatoire ;
- d’un licenciement consécutif à une action en justice en matière d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ;
- d’une dénonciation de crimes et délits ;
- de l'exercice d'un mandat par un salarié protégé ;
- de la violation de la protection accordée aux jeunes parents (congé de maternité, congé de paternité) ;
- de la violation de la protection des salariés victimes d’un AT/MP (Code du travail, art. L. 1235-3-1).
Dans ces cas-là, le salarié bénéficie d’une indemnité qui ne peut pas être inférieure aux salaires des 6 derniers mois s’il ne demande pas sa réintégration ou que cette dernière est impossible.
Dans une affaire jugée le 7 mai dernier, la Cour de cassation avait cassé la décision d’une cour d’appel qui, après avoir constaté que le licenciement était entaché d’une nullité afférente à une discrimination, avait fixé le montant de l’indemnisation du salarié en fonction du barème Macron. L’affaire sera donc rejugée.
Pour toutes vos questions sur les différentes étapes d’une procédure de licenciement, les Editions Tissot vous conseillent la documentation « Gérer le personnel ACTIV ».
Cour de cassation, chambre sociale, 7 mai 2024, n° 22-23.640 (le barème Macron ne s’applique pas en cas de licenciement nul en raison d’une discrimination)
Proposition de loi visant à accroître le financement des entreprises et l’attractivité de la France, CMP, 28 mai 2024
Juriste en droit social et rédactrice au sein des Editions Tissot
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