Baromètre WTW : l’absentéisme au travail recule pour la première fois depuis 2016

Publié le 08/11/2024 à 08:00 dans Congé, absence et maladie.

Temps de lecture : 3 min

Willis Towers Watson (WTW) révèle, dans son dernier baromètre publié en septembre 2024, que le taux d’absentéisme a baissé dans le secteur privé en 2023. Une première depuis 2016. A noter également que, de son côté, l’absentéisme pour maladie demeure largement prédominant.

Absentéisme : une baisse constatée dans tous les secteurs d’activité

Réalisé à partir des données issues des DSN (Déclarations Sociales Nominatives) de 2196 entreprises sur une période 5 ans, le baromètre WTW 2024 révèle notamment une baisse de l’absentéisme en 2023 par rapport à 2022. Le taux d’absentéisme s’élève ainsi à 4,8 % en 2023 et enregistre une baisse de 10,3 % par rapport à 2022. Selon WTW, cette baisse devra être néanmoins confirmée dans le temps, la vague Omicron ayant « impacté le début d’année 2022 et donc les indicateurs sur la période ». 

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Le coût direct de l’absentéisme par salarié (indemnités journalières de Sécurité sociale, maintien de salaire, indemnités journalières de prévoyance complémentaires) est également en légère baisse (- 6 %). Il s’établit, en 2023, à 1535 €. 

Cette baisse de l’absentéisme s’observe dans l’ensemble des secteurs d’activité bien qu’elle soit plus limitée dans les secteurs de l’hébergement-restauration, de la santé, de l’action sociale et du transport, caractérisés également par un turn-over élevé. 

Les femmes présentent un taux d’absentéisme légèrement supérieur à celui des hommes, ce qui s’expliquerait notamment par leur surreprésentation dans certains secteurs d’activités comme la santé et l’hôtellerie-restauration.

L’absentéisme continue d’être majoritairement causé par la maladie (94 % des arrêts de travail). Les accidents du travail et maladies professionnelles (AT/MP), qui représentent seulement 6 % des arrêts, contribuent néanmoins pour près de 16 % à l’absentéisme compte tenu de durées d’absence plus longues (67 jours contre 18 jours). Les secteurs des transports, de la construction, de la santé et de la restauration sont les plus touchés par ces AT/MP.

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Le vendredi demeure le jour d’absence le plus important.

Remédier à l’absentéisme : quelles solutions côté employeur ?

Comme les années précédentes, les risques liés aux troubles psychologiques représentent la première cause des arrêts de longue durée (32 % des cas d’absentéisme), notamment dans le secteur tertiaire (46%). Selon WTW, cela pourrait être « un symptôme du contexte anxiogène dans lequel évoluent les salariés et qui finalement perdure depuis la crise sanitaire ».

En pratique, les employeurs « semblent axer leur stratégie sur de la prévention plutôt que sur du curatif », constatent les auteurs du rapport. Ils observent, en effet, que depuis la pandémie, les employeurs intègrent de plus en plus le bien-être de leurs salariés dans la stratégie RH. Une stratégie gagnante dans le sens où le bien-être (physique, émotionnel ou financier) apparaît en effet comme fortement corrélé à l’absentéisme, l’engagement et la fatigue professionnelle des salariés

La mise en œuvre d’une stratégie bien-être constitue donc un axe prioritaire pour augmenter l’engagement des salariés et ainsi « limiter les jours de travail perdus ». Selon WTW, l’écoute des salariés, le déploiement d’actions permettant de favoriser le bien-être et la communication font partie des principales pistes à explorer par les employeurs pour réduire ce taux d’absentéisme et ainsi améliorer la performance globale de leur entreprise.

Pour aider les salariés à prendre conscience des éventuelles difficultés psychologiques qu’ils rencontrent, les Editions Tissot proposent aux employeurs de diffuser leur fascicule « Bien vivre son travail : Préserver sa santé psychologique ».

WTW, Baromètre absentéisme privé : rapport 2024, 5 septembre 2024

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Clara Godin

Juriste, rédactrice en droit de l’environnement et santé-sécurité au travail

Titulaire du Master 2 en droit de l’environnement de l’Université Paris-Saclay, j’ai d’abord exercé en bureau d’études en tant que juriste consultante hygiène-sécurité-environnement (HSE). J’exerce …