Conventions collectives : faut-il inclure une prime d'ancienneté dans le calcul du minimum conventionnel ?
Temps de lecture : 3 min
Contenu ancien
Il se peut que les informations contenues dans cet article et les liens ne soient plus à jour.
Conventions collectives : quels éléments retenir pour s'assurer que les minima conventionnels sont respectés ?
Une salariée avait été embauchée en 1978 en qualité d'opératrice de saisie. Son évolution de carrière l'avait amenée à occuper les fonctions de responsable paie, au statut cadre de la convention collective nationale des ingénieurs et cadres de la métallurgie. Contestant son licenciement intervenu en 2015 et estimant sa rémunération non conforme aux minima conventionnels, la salariée avait saisi les prud'hommes.
La salariée expliquait que, tout au long de la relation de travail, la prime d'ancienneté qui lui était due avait été intégrée dans sa rémunération brute. Pour la salariée, en raison de cette pratique de l'employeur, elle avait perçu un salaire inférieur au salaire minimum conventionnel. Une perte qu'elle chiffrait à 13 558,18 euros sur les 3 années précédentes.
Conventions collectives : le cas de la prime d’ancienneté des ingénieurs et cadres de la métallurgie
Dans cette affaire, la convention collective des ingénieurs des cadres et de la métallurgie apportait les précisions suivantes (art. 23) :
« Les appointements minima garantis (...) correspondent à un horaire de travail hebdomadaire de 39 heures.
Les appointements minima garantis comprennent les éléments permanents de la rémunération, y compris les avantages en nature.
Ils ne comprennent pas les libéralités à caractère aléatoire, bénévole ou temporaire ».
Les premiers juges avaient donné gain de cause à la salariée, estimant que la prime d'ancienneté devait être exclue du calcul de sa rémunération minimale conventionnelle.
Les juges justifiaient leur décision de la façon suivante : pour eux, les éléments de rémunération à finalité particulière (distincte de la stricte rétribution de la prestation de travail, telle la prime d'ancienneté), ne devaient pas être pris en compte pour vérifier si le minimum conventionnel a été versé.
Mais la Cour de cassation ne l'entend pas ainsi. Elle rappelle que, selon la convention collective, les appointements minima garantis comprennent les éléments permanents de la rémunération. Or, la prime d'ancienneté perçue par la salariée constituait bien un élément de rémunération permanent à prendre en compte dans le calcul des minima conventionnels.
Par conséquent, c'est à juste titre que l'employeur avait inclus cette prime dans la base de calcul de la rémunération à comparer au minimum conventionnel.
Salaires, durée du travail, suspension du contrat, rupture du contrat… Pour appliquer facilement la réglementation sociale en disposant de toutes les spécificités du secteur de la métallurgie, découvrez la documentation « Social Métallurgie » des Editions Tissot.
Cour de cassation, chambre sociale, 18 mars 2020, n° 18-16.517 (lorsque la convention collective prévoit que les appointements minima garantis comprennent les éléments permanents de la rémunération, la prime d’ancienneté doit être prise en compte)
- Heures supplémentaires et repos compensateur : les anciens contingents conventionnels s’appliquent malgré les évolutions légalesPublié le 20/01/2025
- Conventions collectives : les grilles de salaires applicables au 1er janvier 2025Publié le 02/01/2025
- SYNTEC-CINOV : de nouvelles grilles de salaires à compter du 1er janvier 2025Publié le 28/11/2024
- Hôtels, cafés, restaurants : revalorisation des salaires minimaux au 1er décembre 2024Publié le 12/11/2024
- Convention collective SYNTEC-CINOV : du nouveau pour les forfaits jours et le droit à la déconnexion à compter du 1er juillet 2024Publié le 24/06/2024