Edito de mai : la réforme de la formation professionnelle peine à convaincre
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La réforme de la formation professionnelle votée début mars par le Parlement pourrait-elle rater le coche ? Alors que les mesures adoptées visent à réorienter les fonds de formation vers les personnes qui en ont le plus besoin, notamment les plus bas niveaux de qualification, des doutes persistent sur son avenir.
Selon les résultats du dernier baromètre de la CEGOS sur la formation professionnelle en France, la formation continue certes de bénéficier d’une image favorable auprès des salariés. 31 % d’entre eux se disent même prêts à financer directement tout ou partie d’une formation qu’ils auraient choisie, voire pour 50 %, à se former en dehors du temps de travail.
Pourtant, seuls quatre salariés sur dix (42 %) envisagent d’utiliser le compte personnel de formation (CPF), mis en place dans le cadre de la réforme, pour suivre une formation qualifiante. Avec de fortes disparités entre les moins formés et les plus diplômés. Seuls 27 % des premiers répondent en effet par l’affirmative, contre 47 % pour les seconds.
En outre, alors qu’un des principes de la réforme est de permettre à chacun de prendre en main sa formation, l’enquête met en évidence que près d’un salarié non formé sur deux ne cherche pas ou très peu d’informations sur la formation. Dans le même temps, les personnels qualifiés, eux, sont plus de 90 % à s’informer sur le sujet. Le même clivage est observé sur le lien entre CPF et co-financement de la formation. Seuls 41 % des salariés non qualifiés se disent prêts à investir dans leur formation, contre 63 % des salariés formés.
Un constat qui rend pessimiste sur la mise en œuvre du futur conseil en évolution professionnelle qui permettra dès 2015 à tout salarié de faire le point sur sa situation professionnelle et de préparer une mobilité interne ou externe à l’entreprise.
Un gros travail de pédagogie doit donc être entrepris par tous les acteurs pour que la réforme rencontre ses publics prioritaires. Le risque étant qu’elle ne bénéficie qu’à ceux qui en ont le moins besoin. Pour preuve, seuls 63 % des salariés peu ou pas formés, titulaires d’un diplôme inférieur au bac, pensent que la réforme leur permettra de développer leur capacité à se maintenir dans l’emploi ou à s’adapter à ses évolutions, contre 71 % pour les plus qualifiés.
Florence Labbé
Baromètre CEGOS 2014 de la formation professionnelle en France du 8 avril 2014. Enquête réalisée du 18 février au 11 mars 2014 auprès de 395 DRH/responsables de formation et de 850 salariés
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