Embauche : présentation du plan de réduction des tensions de recrutement
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Selon la Banque de France, 300 000 emplois sont à pourvoir notamment dans les secteurs de l’hôtellerie-café-restaurant, le BTP, les transports, la santé…
Mais ces secteurs rencontrent des difficultés de recrutement : nombre de candidatures insuffisant, profil de poste insuffisamment attractif, manque de compétences adaptées aux évolutions des métiers, aux nouvelles techniques de productions qui pourraient pourtant permettre aux entreprises d’être réactives et maintenir les actifs dans l’emploi.
Ce problème de recrutement est structurel mais la crise sanitaire et le redémarrage de l’économie ont intensifié ces tensions.
Pour faire face, le Gouvernement vient de présenter son plan de réduction des tensions de recrutement dont les objectifs sont :
- de renforcer l’attractivité des métiers ;
- d’investir dans les compétences et donc de former les salariés et les demandeurs d’emploi aux nouvelles technologies de production (métier de la transition écologique, numérique, de l’industrie et service).
En plus de l’Etat, de nombreux acteurs sont impliqués pour la réalisation de ce plan, notamment Pôle emploi, les opérateurs de compétences (OPCO), les conseillers en évolution professionnelle (CEP), les DREETS-DDETS, etc.
Investir dans les compétences des actifs
Un budget de plus de 1 milliard sera consacré à la formation des actifs (salariés et demandeurs d’emploi) afin de répondre aux besoins immédiats des entreprises et de prévenir les risques de déclassement et de chômage de longue durée.
Des crédits sont mobilisés dans le cadre du FNE-formation qui doit devenir un outil d’adaptation de compétences avec :
- 5000 formations « longues » de 400 heures en moyenne, pour des parcours de reconversion ou de transition visant l’obtention d’une qualification professionnelle et permettant de sécuriser durablement les trajectoires professionnelles ;
- 300 000 formations « courtes » de 40 heures en moyenne, pour des parcours de développement des compétences répondant aux enjeux immédiats de reprise particulièrement ciblés pour les TPE–PME.
Simplification de la validation des acquis de l’expérience (VAE)
Faire reconnaître les compétences acquises au cours de ses différentes expériences professionnelles et donc valider une qualification peut être un parcours compliqué pour certaines personnes. Il faut notamment présenter un dossier qui nécessite de rédiger du contenu, réaliser des formalités qui peuvent vite faire obstacle à la validation des acquis. C’est pour cela que des expérimentations vont être mises en place : des parcours de VAE dérogatoires dans les métiers de l’autonomie et du grand âge.
Embauche : faciliter la reconversion professionnelle
« Transitions collectives » (Transco) est un dispositif mis en place au début de l’année 2021 qui permet d’anticiper les mutations économiques de l’entreprise. Son objectif est de faciliter la reconversion professionnelle des salariés volontaires vers des métiers qui recrutent. Les salariés bénéficient d’une formation financée par l’Etat tout en conservant leur rémunération. Selon la taille de l’entreprise, l’Etat prend en charge tout ou partie :
- de la formation certifiante d’une durée maximale de 24 mois ;
- de la rémunération du salarié y compris les charges sociales.
Avec ce nouveau plan du Gouvernement, le dispositif « Transco » évolue afin de répondre rapidement aux besoins des entreprises. Les démarches sont simplifiées afin de le rendre accessible aux TPE. Actuellement quelle que soit la taille de l’entreprise, un accord-type de gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP) doit être adopté et lister les métiers identifiés comme fragilisés. Cette obligation pourra être remplacée par une information-consultation du CSE sur les métiers menacés.
Vous souhaitez mettre en oeuvre le dispositif « Transitions collectives » ? Laissez-vous guider par la procédure Lumio « Négocier et mettre en œuvre le dispositif « Transitions Collectives » dans l’entreprise ».
Orienter et former les demandeurs d’emploi pour répondre aux besoins des entreprises
Des moyens sont également mis en place pour orienter les demandeurs d’emploi comme les salariés en reconversion vers des métiers porteurs.
Dans le cadre du plan d’investissement dans les compétences (PIC), pour les demandeurs d’emploi, quel que soit leur niveau de qualification, 560 millions d’euros supplémentaires seront investis afin de financer des actions de formation ciblées sur des métiers en tension. Pour assurer un meilleur taux de retour à l'emploi (jusqu’à 85 %), ces actions seront basées notamment sur la formation en situation de travail (Afest).
Avec l’augmentation de ces actions de formation, le Gouvernement souhaite également simplifier leur recours pour les entreprises. Les formalités seront dématérialisées, la formation aura lieu autant que possible en situation de travail.
Dans le cadre des pactes régionaux d’investissement dans les compétences (Pric) qui ont pour enjeu de rendre le système de formation plus souple et réactif aux besoins de compétences des territoires, de nouvelles actions seront définies en fonction des besoins de chaque région :
- des formations de « réentraînement » intégrant des périodes en entreprise dans les métiers en très forte tension ;
- des formations construites sur mesure avec les entreprises afin de répondre à leurs difficultés de recrutement lorsqu’elles sont liées à un déficit de compétence ;
- des actions de formation en situation de travail pour les demandeurs d’emploi.
Pour réduire les tensions structurelles de recrutement, les prochains rendez-vous annuels des pactes seront l’occasion de réfléchir à ces actions.
Actions spécifiques pour les demandeurs d’emploi de longue durée
De nombreuses actions de mobilisation seront mises en place pour les demandeurs d’emploi de longue durée. Pôle emploi s’engage à les contacter afin de les orienter vers les mesures mises en place par ce plan, leur proposer des « parcours de mobilisation ».
En matière d’aide à l’embauche, une prime sera mise en place pour l’embauche d’un demandeur d’emploi de longue durée en contrat de professionnalisation.
Serait ainsi étendue aux chômeurs de longue durée, l’aide à l’embauche de 8000 euros pour la première année dans le cadre des contrats de professionnalisation qui est actuellement réservée aux jeunes.
Avant la signature du contrat de professionnalisation, le demandeur d’emploi pourra bénéficier d’actions de remobilisation ou pré-qualification.
Plan de réduction des tensions de recrutement, dossier de presse, 27 septembre 2021
Juriste en droit social et rédactrice au sein des Editions Tissot
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