Endométriose : comment les entreprises peuvent-elles améliorer sa prise en compte ?
Temps de lecture : 5 min
L’endométriose est une maladie qui, malgré sa large diffusion, reste mal connue et taboue. Or, les symptômes qu’elle déclenche peuvent avoir de nombreux effets négatifs, tant pour les salariées que pour les entreprises. Pour vous aider à mieux l’appréhender, nous vous présentons quelques leviers d’action identifiés par le nouveau guide de l’ANACT sur ce thème.
Prendre en compte l’endométriose au travail : contexte et enjeux
L’endométriose est une maladie gynécologique qui touche près d’une femme sur dix. Elle se caractérise par le développement de tissus semblables à de la muqueuse utérine sur différents organes en dehors de l’utérus (ex : ovaires, vessie, vagin, etc.).
Dès lors, elle peut être à l’origine d’un large panel de symptômes imprévisibles, incapacitants et douloureux, tels que :
des douleurs aiguës pendant ou en dehors des périodes de menstruation ;
de la fatigue chronique ;
ou encore des troubles physiques (urinaires, digestifs, etc.).
Malgré son ascension récente et encourageante dans le débat public, force est d’admettre que cette maladie demeure encore taboue et mal connue. A fortiori dans la sphère du travail. Car oui, l’endométriose n’a que faire de la distinction « vie personnelle/vie professionnelle ».
Or, lorsque que celle-ci s’exprime en entreprise, elle pourra impacter :
la vie professionnelle des salariées (passages aux toilettes fréquents, répétés, urgents, baisse de la capacité de concentration, stress, culpabilité, irritabilité, etc.) ;
mais aussi la vie de l’entreprise (organisation troublée, tensions dans les relations de travail, baisse de la performance, etc.).
Adapter les conditions de travail de ces salariées représente donc un enjeu en termes de santé, d’égalité professionnelle et d'efficacité pour les entreprises.
Pour y parvenir, l’ANACT a dégagé des pistes d’action à destination des managers et des directions des ressources humaines.
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Prendre en compte l’endométriose au travail : contexte et enjeux
L’endométriose est une maladie gynécologique qui touche près d’une femme sur dix. Elle se caractérise par le développement de tissus semblables à de la muqueuse utérine sur différents organes en dehors de l’utérus (ex : ovaires, vessie, vagin, etc.).
Dès lors, elle peut être à l’origine d’un large panel de symptômes imprévisibles, incapacitants et douloureux, tels que :
des douleurs aiguës pendant ou en dehors des périodes de menstruation ;
de la fatigue chronique ;
ou encore des troubles physiques (urinaires, digestifs, etc.).
Malgré son ascension récente et encourageante dans le débat public, force est d’admettre que cette maladie demeure encore taboue et mal connue. A fortiori dans la sphère du travail. Car oui, l’endométriose n’a que faire de la distinction « vie personnelle/vie professionnelle ».
Or, lorsque que celle-ci s’exprime en entreprise, elle pourra impacter :
la vie professionnelle des salariées (passages aux toilettes fréquents, répétés, urgents, baisse de la capacité de concentration, stress, culpabilité, irritabilité, etc.) ;
mais aussi la vie de l’entreprise (organisation troublée, tensions dans les relations de travail, baisse de la performance, etc.).
Adapter les conditions de travail de ces salariées représente donc un enjeu en termes de santé, d’égalité professionnelle et d'efficacité pour les entreprises.
Pour y parvenir, l’ANACT a dégagé des pistes d’action à destination des managers et des directions des ressources humaines.
Prendre en compte l’endométriose au travail : les pistes d’action pour le management de proximité
Selon l’ANACT, le management de proximité peut intervenir en la matière en adoptant des mesures destinées à assouplir l’organisation du travail.
Trois types d’aménagement peuvent être plus précisément envisagés :
à l’échelle du poste de travail (adapter les équipements, limiter les déplacements, etc.) ;
à l’échelle de l’activité (adapter les objectifs, introduire un temps de récupération, etc.) ;
à l’échelle des horaires et du temps de travail (horaires décalés, aménagement des pauses, etc.).
Mais avant de définir la nature des aménagements à appliquer, elle invite les managers à respecter deux préalables essentiels.
Premièrement, associer la salariée en souffrance à la recherche de solutions mais aussi à l’évaluation des mesures et à leur révision.
Secondement, considérer concrètement les situations de travail. Pour cela, l’ANACT décline plusieurs bonnes pratiques à suivre comme l’organisation de points réguliers ou bien l’association des membres de l’équipe à la recherche d’aménagements.
Bon à savoir
Face aux effets pervers qui pourraient être provoqués par la mise en place de ces mesures, en termes notamment d’isolement et de tensions internes, le guide invite les managers à faire preuve d’anticipation.
Prendre en compte l’endométriose au travail : les pistes d’action pour la direction des ressources humaines
D’après l’ANACT, la direction des ressources humaines peut concourir, elle aussi, à l’amélioration de cette prise en compte via notamment :
le télétravail : octroi de jours supplémentaires ou aménagement des conditions de réalisation ;
les jours de congé : autorisations d’absence supplémentaires avec maintien de salaire (ex : 1 à 2 jours par mois, congé menstruel) ;
l’accompagnement des salariées dans une démarche RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé).
Le guide aborde également le sujet épineux du secret médical et de son respect. Pour s’en assurer, il suggère notamment l’idée de formaliser un circuit de « prise en compte des problèmes de santé ayant un impact sur le travail » qui préciserait le rôle de chaque acteur et les contours d’application du secret médical.
En écho aux développements antérieurs sur le rôle central du management de proximité, l’ANACT appelle les directions des ressources humaines à soutenir ces derniers dans cette mission. A cette fin, elles peuvent envisager la mise en place d’actions de formation, la transmission d’une information claire de leurs attentes en termes de posture ou encore une incitation à la remontée de propositions d’amélioration.
Bon à savoir
L’ANACT conditionne l’efficacité des mesures propres à l’endométriose à leur intégration dans une politique plus globale de prise en compte des maladies chroniques ou invalidantes. Pour déployer cette démarche collective et transversale, l’entreprise peut envisager :
d’intégrer les mesures sur l’endométriose dans un accord collectif sur l’égalité professionnelle et la QVCT, l’aménagement du temps de travail, le télétravail, la prise en compte des maladies chroniques ;
de mettre en place un groupe de projet associant managers et représentants du personnel ;
de formaliser l’engagement de la direction à rechercher des solutions pour maintenir en emploi les salariées concernées (charte d’engagement, accord d’entreprise, etc.).
Pour permettre à chacun de tester ses connaissances sur cette maladie et ses effets sur la vie professionnelle, l’ANACT propose également un quizz.
Pour en savoir davantage sur vos obligations en matière de santé et de sécurité, les Editions Tissot vous proposent leur documentation « Tissot Social Entreprise ACTIV ».
ANACT, Endométriose et travail : 3 ressources pour comprendre et agir en entreprise, 7 mars 2024
Juriste en droit social et rédacteur au sein des Editions Tissot
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