Fédérer vos collaborateurs autour d’un projet solidaire

Publié le 19/03/2019 à 09:00, modifié le 09/09/2020 à 17:23 dans Management.

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Effet de mode, outil de com, caution RSE, levier RH…ou véritable volonté de contribuer à une société meilleure ? Peu importe ! De plus en plus d’entreprises proposent à leurs collaborateurs de s’engager dans des projets solidaires, et ça marche ! Alors quelles que soient les motivations de l’entreprise, le mode de déploiement et les éventuels bémols, retenons que la finalité reste vertueuse. Le « solidaire » a le vent en poupe et c’est tant mieux !

Qu’est-ce qu’un projet solidaire ?

C’est un engagement pris par une entreprise et ses salariés au service d’une ou plusieurs causes d’intérêt général. Cet engagement peut prendre diverses formes mais dans tous les cas, le maître mot est le « don » et celui-ci s’applique autant à l’entreprise qu’aux salariés volontaires qui adhèrent au projet.

Le « don » peut donc être de différentes natures :

Le don financier : la « collecte » est alors organisée par l’entreprise, qui peut également choisir d’abonder les participations de ses salariés. Exemple : l’opération « arrondie sur salaire » qui offre la possibilité aux salariés de soutenir une ou plusieurs associations de leur choix en réalisant, chaque mois, des microdons sur leur « net à payer ». L’entreprise gère la collecte et peut s’y associer en ajoutant aux sommes offertes par ses salariés.

Le don en nature : vêtements, jouets, dons du sang, etc.

Le don de jours de congés ou de RTT.

Le don de compétences : il s’agit là d’une forme d’engagement de plus en plus répandue et aboutie. Le salarié s’engage pour une cause à laquelle il consacre du temps, pris sur, ou en dehors de son temps de travail. Exemple : le « Citizen Day » du Groupe l’Oréal ou les courses solidaires au cours desquelles les salariés « mouillent le maillot » tandis que leurs performances sportives génèrent des sommes versées par l’entreprise à l’association partenaire. Le mécénat de compétences peut aussi prendre la forme d’un congé solidaire au cours duquel le salarié se consacre à une mission humanitaire soutenue par son entreprise.

Des engagements vertueux en interne comme à l’externe…

La prise en compte par les entreprises – et leurs salariés – de leur responsabilité sociétale génère des avantages multiples.

Au tout premier chef, pour les bénéficiaires du projet retenu, qui sont le plus souvent représentés par des associations. Ces dernières cherchent en permanence à augmenter l’efficacité de leurs actions. L’implication croissante des entreprises et de leurs salariés est devenue une véritable manne ; à tel point que des sociétés spécialisées ont aujourd’hui un rôle de conseil, voire de « marieurs » entre les entreprises (ou leurs fondations) et les associations pléthoriques en recherche de soutiens.

Pour l’image de l’entreprise : moins altruiste, beaucoup plus pragmatique, mais réel… L’enjeu d’image. Les partenariats identifiés sont en général en cohérence avec l’activité, les valeurs, l’éthique de l’entreprise. Elle utilise alors son engagement comme un véritable outil de communication auprès de toutes ses parties prenantes : clients, partenaires, salariés, grand public, etc. Pour peu que les projets retenus soient médiatisés, c’est une retombée directe en termes de notoriété et d’image pour l’entreprise partenaire.

Pour les salariés : autre impact positif pour l’entreprise, bien sûr, celui inhérent à ses ressources humaines. Les engagements d’un employeur peuvent être différenciateurs pour un jeune diplômé en recherche de sens dans ses futures fonctions. Pour les collaborateurs en place, le fait d’agir concrètement au service du bien commun permet de se retrouver autour de valeurs partagées. Ces projets peuvent être un véritable vecteur de motivation, de cohésion, de sentiment d’appartenance. Des actions solidaires finissent même par remplacer le sempiternel « team building de motivation » lors de séminaires. Exemple : ces équipes du Groupe Up, qui, durant quelques heures à l’occasion de leur convention annuelle, ont construit et customisé des baby-foot en carton recyclé, au profit d’enfants hospitalisés, de jeunes en réinsertion ou de familles en situation précaire.

Associer un salarié à une action solidaire peut également être un moyen de le valoriser autrement que par un challenge ou une prime. Ainsi, chez Nike, les vendeurs les plus performants en magasins se voient proposer une mission spécifique. Il leur est proposé de disposer de temps et de cadeaux offerts par leur magasin, pour sponsoriser des initiatives visant à promouvoir le sport dans les quartiers. Le temps passé par le vendeur pour ses missions de sponsoring est comptabilisé. Il se transforme en cagnotte nationale reversée à des associations. Les initiatives locales sont ainsi détectées et aidées, les jeunes sont encouragés dans la pratique du sport, les vendeurs promus sont valorisés et montent en compétences sur d’autres missions … et l’enseigne gagne en notoriété et visibilité. Si cela ne s’appelle pas « tous gagnants », ça y ressemble !

Pour les comptes de l’entreprise : enfin, cerise sur le gâteau, l’entreprise solidaire pourra dans le cas du mécénat de compétences, retirer un avantage fiscal de son « soutien matériel apporté sans contrepartie directe de la part du bénéficiaire à une œuvre ou à une personne pour l’exercice d’activités présentant un intérêt général ». L’entreprise pourra ainsi déduire de son IS (impôt sur les sociétés) 60 % des sommes versées, dans la limite de 5/1000 du CA annuel *.


*Source : www.developpement-durable.gouv.fr

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Valérie Macquet

Conceptrice- rédactrice, conseil en écriture, auteur, biographe, formatrice pour adultes

Après avoir été gérante d’une agence de communication, directrice déléguée d’un hebdomadaire, puis manager commerciale d’une équipe de commerciaux grands comptes, j’en ai eu assez de jongler avec …