Inaptitude : quelle est l’étendue de votre obligation de reclassement ?
Temps de lecture : 3 min
Contenu ancien
Il se peut que les informations contenues dans cet article et les liens ne soient plus à jour.
Inaptitude : un reclassement sur les postes disponibles dans l’entreprise ou le groupe
Lorsqu’un salarié est déclaré inapte par le médecin du travail, vous devez rechercher un poste de reclassement qui soit adapté à son état de santé et ses nouvelles capacités, sauf si le médecin vous dispense expressément de cette recherche de reclassement.
Ce reclassement doit tenir compte des préconisations du médecin du travail, notamment en termes de tâches pouvant être exécutées par le salarié ou de formation lui permettant d’occuper un poste adapté à ses aptitudes.
Comme l’a récemment rappelé la Cour de cassation, l’obligation de reclassement d’un salarié vise les postes disponibles au sein de l’entreprise ou du groupe auquel vous appartenez, c’est-à-dire les postes existants et vacants.
Le Code du travail prévoit que l’emploi proposé doit être aussi comparable que possible à l’emploi précédemment occupé, au besoin par la mise en œuvre de mesures telles que mutations, transformations de postes ou aménagement du temps de travail.
Si aucun poste compatible avec les aptitudes du salarié n’est disponible et qu’aucune mesure d’adaptation de poste ne peut être envisagée, vous devrez, préalablement à toute procédure de licenciement, l’informer par écrit des motifs qui s’opposent à son reclassement.
Inaptitude : la permutation ou la création de postes doivent-elles être envisagées ?
Dans la récente affaire soumise à la Cour de cassation, un électricien avait été déclaré inapte à son poste par le médecin du travail et a, de ce fait, été licencié par son employeur qui s’était trouvé dans l’impossibilité de le reclasser. Le salarié estime que son employeur n’a pas respecté son obligation de reclassement car il n’a pas envisagé de mesure de permutation. La Cour de cassation estime que, dans la mesure où aucun poste n’était disponible dans l’entreprise et dans le groupe, le licenciement ne peut pas être remis en cause pour non-respect de l’obligation de reclassement.
Les juges de la Cour de cassation confirment une position qui avait déjà été prise dans de précédents arrêts : votre obligation de reclassement se limite aux postes disponibles dans l’entreprise ou dans le groupe, et n’implique pas de libérer un poste occupé par un autre salarié.
De la même manière, cette obligation de reclassement ne pourrait pas vous contraindre à créer un nouveau poste compatible avec les conclusions du médecin du travail.
Vous vous posez des questions sur l’inaptitude ? Les Editions Tissot vous conseillent leur documentation « Social Batiment ».
Cour de cassation, chambre sociale, 10 avril 2019, n° 18-12.164 (l’obligation de reclassement porte sur les postes disponibles)
Juriste droit social en cabinet d'expertise comptable
Master 2 Droit social interne, européen et international - Université de Strasbourg
- Absence injustifiée : pas toujours une faute grave…Publié le 20/02/2024
- Infractions au Code de la route avec un véhicule de fonction : une cause de licenciement ?Publié le 10/10/2023
- Etendue de l’obligation de reclassement : illustration dans le BTPPublié le 11/07/2023
- Licenciement pour inaptitude professionnelle : le respect de l’obligation de reclassement suspend-il le versement de l’indemnité spécifique ?Publié le 25/04/2023
- Démission : si elle n’est pas suffisamment claire les juges peuvent considérer qu’elle est rétractéePublié le 18/04/2023