Indemnisation des repas en petit déplacement : opter pour une formule mixte

Publié le 09/12/2011 à 00:00, modifié le 11/07/2017 à 18:22 dans Rémunération BTP.

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L’employeur qui peut accorder ou non des titres-restaurant à son personnel, reste libre d’opter pour d’autres modalités de prise en charge des frais de repas. Rien ne s’oppose ainsi à ce que les salariés en petit déplacement bénéficient à la fois de ces titres de paiement et d’une indemnité de panier. La formule peut présenter de réels avantages, notamment en cas de pratique de l’abattement de 10 %.

Une limite d’exonération inchangée en 2012

Si vous avez mis en place un système de tickets restaurant, votre contribution à l’achat de ces titres est exonérée en totalité de cotisations, à condition de les financer :

  • à hauteur de 50% à 60% de leur valeur marchande ;
  • et dans la limite du plafond fixé pour l’année.

Ce régime spécifique d’exonération se cumule avec l’abattement de 10 %.

Notez-le
Le projet de loi de finances pour 2012 ne prévoyant aucune revalorisation du barème de l’impôt sur le revenu, le plafond d’exonération pour les titres-restaurant reste fixée à 5,29 euros pour cette année*.

Si la contribution de votre entreprise, bien que comprise dans cette fourchette (50% à 60%), excède la limite fixée pour 2012, seul le surplus devra être soumis à cotisations.

Si la tranche de 50 % à 60 % n’est pas respectée, seule la fraction du financement patronal dépassant les limites sera soumise à cotisations, et non pas sa totalité (Code de la sécurité sociale, art. L .133–4–3). Elle sera toutefois intégrée en totalité à l’assiette cotisations sociales en cas de mauvaise foi de l’employeur ou de récidive.

Une formule avantageuse en cas de pratique de l’abattement

Rien ne s’oppose à ce que les ouvriers de chantier en petit déplacement, bénéficient d’une prise en charge de leur repas en partie sous forme de titres restaurant.

Notez-le
Afin de vous acquitter du montant de l’indemnité conventionnelle de repas fixée par accord régional, vous devez alors compléter le titre-restaurant remis au salarié par une indemnité complémentaire de repas.

Pour envisager les différentes hypothèses, nous utiliserons un exemple.

Notez-le
Dans une entreprise, l’indemnité conventionnelle de repas est fixée à 9 euros. Elle alloue à ses salariés des titres-restaurant d’une valeur de 8,50 euros. Pour respecter le seuil de 60 % fixé pour la contribution patronale, elle devra limiter sa participation à un montant maximum de 5,10 euros (le salarié s’acquittant de 3,40 euros). Pour remplir son obligation conventionnelle, l’employeur devra alors verser une indemnité complémentaire de repas d’un montant de 9 – 5,10 = 3,90 euros.

Si l’entreprise a opté pour l’abattement de 10 %, cette formule est très intéressante par rapport à un mode d’indemnisation plus classique. Elle permet en effet d’exonérer une partie des frais de repas pris en charge.
Malgré la pratique de la déduction forfaitaire de 10 %, la contribution patronale échappe en totalité aux cotisations.
L’indemnité de repas est quant à elle assujettie normalement à charges sociales, pour son montant total. L’assiette des cotisations sera ainsi réduite dans cet exemple à 3,90 euros par jour. Si l’entreprise avait opté pour le versement exclusif d’allocations forfaitaires de repas, l’assiette des cotisations aurait été de 9 euros.

Afin de parfaitement comprendre cet exemple, vous pouvez télécharger gratuitement le fichier suivant (page 1) :

Formule mixte de prise en charge des frais de repas en petit déplacement (pdf | 2 p. | 57,2 Ko)

Si la déduction de 10% n’est pas pratiquée, la contribution de l’employeur ne sera pas imposée. L’indemnité complémentaire de repas sera quant à elle exonérée de cotisations dans la limite des montants fixés pour l’année 2012, soit :

  • 8,40 euros par repas, lorsque le salarié n’est pas contraint de prendre son repas au restaurant ;
  • 17,40 euros par repas, s’il est démontré que les circonstances ou les usages obligent le salarié en petit déplacement à prendre son repas au restaurant.
Notez-le
Pour apprécier le dépassement de ces limites d’exonération, vous devez cumuler le montant de l’indemnité de repas que vous versez au salarié et le montant de votre participation à l’acquisition du titre restaurant.

Pour ne pas faire d’erreurs, vous pouvez vous reporter à l’exemple à télécharger ci-dessous (page 2) :

Formule mixte de prise en charge des frais de repas en petit déplacement (pdf | 2 p. | 57,2 Ko)


Pour plus d’informations relatives à l’indemnisation des repas de vos salariés, nous vous recommandons notre ouvrage « Gestion pratique du personnel et des rémunérations du BTP » des Editions Tissot.

* Ce plafond est relevé chaque année, dans les mêmes proportions que la 1ère tranche du barème de l’impôt sur le revenu.

Florence Labbé