Indemnité légale de licenciement : comment la calculer ?
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L’indemnité légale de licenciement constitue un minimum. Vous devez toujours la comparer à l’indemnité éventuellement prévue par la convention collective, le contrat de travail, voire un usage : le montant le plus favorable au salarié devra être retenu.
Il est donc primordial de bien comprendre le mode de calcul de cette indemnité.
L’indemnité de licenciement est destinée à réparer le préjudice causé au salarié du fait de la rupture de son contrat de travail. Elle n’a donc pas le caractère d’un salaire, mais de dommages et intérêts et relève à ce titre d’un régime juridique particulier.
Indemnité légale de licenciement : conditions d’attribution
La rupture d’un CDI
Seuls les salariés dont le contrat à durée indéterminée (CDI) a été rompu par un licenciement peuvent prétendre à une indemnité de licenciement.
Peu importe que le salarié ait été licencié pour un motif personnel ou économique, que le licenciement soit individuel ou collectif.
Le licenciement motivé par une faute grave ou lourde prive le salarié de son droit à l’indemnité légale de licenciement.
Sachez que si une faute grave est commise ou découverte au cours du préavis, cela ne prive pas le salarié de son droit à l’indemnité de licenciement.
Ancienneté du salarié
Le salarié doit, à la date de notification du licenciement, justifier d’un an d’ancienneté ininterrompue au service du même employeur pour pouvoir prétendre au bénéfice de l’indemnité légale de licenciement.
Par date de notification du licenciement, il faut entendre soit la date d’envoi de la lettre recommandée notifiant le licenciement, soit la date de la remise de cette lettre en main propre.
Parce que le licenciement s’est complexifié au fil des années, et qu’un impair pourrait vous entraîner dans une situation plus qu’épineuse, les Editions Tissot vous conseillent leur documentation « Gérer le personnel » afin d’appliquer les différentes étapes de la procédure de licenciement : convocation, entretien préalable, notification, délais à respecter entre chaque étape, etc.
Indemnité légale de licenciement : calcul
Le montant de l’indemnité légale est identique que le motif du licenciement soit disciplinaire ou économique.
Son montant est fixé à :
- 1/5e de mois de salaire par année d’ancienneté ;
- auquel s’ajoutent 2/15e de mois de salaire par année d’ancienneté au-delà de 10 ans (Code du travail, art. R. 1234–2).
Le nombre d’années et de mois d’ancienneté s’apprécie à la date de fin du préavis, peu important qu’il soit ou non exécuté.
En revanche, son montant est doublé si le salarié est licencié suite à une inaptitude consécutive à un accident du travail ou une maladie professionnelle (Code du travail, art. L. 1226–14).
Ancienneté à prendre en compte
Pour calculer le montant de l’indemnité de licenciement à laquelle peut prétendre le salarié, il faut retenir les années entières de service ainsi que les années incomplètes, à proportion du nombre de mois de présence.
La durée du préavis, exécuté ou non, doit être prise en compte.
Dans le cas où un salarié a été occupé successivement à temps plein et à temps partiel dans l’entreprise, l’indemnité se calcule proportionnellement aux périodes d’emploi à temps plein et à temps partiel. Il en est de même lorsque le salarié est passé d’un temps partiel à un temps plein.
Assiette de l’indemnité
Le salaire à prendre en considération pour le calcul de l’indemnité de licenciement est, selon la formule la plus avantageuse pour le salarié :
- soit 1/12 de la rémunération des 12 derniers mois précédant la notification du licenciement ;
- soit 1/3 des 3 derniers mois. Dans ce cas, toute prime ou gratification de caractère annuel ou exceptionnel, versée au salarié pendant cette période, n’est prise en compte que dans la limite d’un montant calculé à due proportion (Code du travail, art. R. 1234–4).
Il s’agit de la rémunération brute perçue par le salarié.
Il comprend la partie fixe et la partie variable de la rémunération et inclut notamment les indemnités de congés payés versées par l’employeur. Il comprend aussi toute prime ou gratification de caractère annuel ou exceptionnel. Les gratifications à caractère aléatoire ou temporaire sont donc incluses.
Les sommes ayant le caractère de frais professionnels et les déductions fiscales pour frais professionnels, ainsi que les sommes versées au titre d’un régime légal d’intéressement ou de participation en sont exclues.
Indemnité légale de licenciement : paiement
L’indemnité de licenciement est versée normalement à la fin du contrat de travail, c’est-à-dire à la fin du préavis exécuté ou non, en même temps que la dernière paie. Bien souvent, en cas de dispense de préavis, l’employeur verse l’indemnité au moment où le salarié quitte physiquement l’entreprise.
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