Indemnités de licenciement dans le BTP : attention à l’impact des primes sur le calcul
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Indemnité de licenciement dans le BTP : les étapes obligatoires du calcul
Le calcul des indemnités de licenciement à verser nécessite de déterminer trois éléments essentiels. Le premier est l’assiette de la rémunération sur laquelle se baser pour opérer le calcul. Le deuxième est l’ancienneté du salarié. Le troisième est le coefficient multiplicateur. Ces trois éléments, une fois arrêtés, doivent être multipliés pour obtenir l’indemnité brute à verser au salarié.
Une particularité est que ce calcul doit être réalisé 2 fois, le salarié pouvant prétendre soit à une indemnité légale soit à une indemnité conventionnelle. L’employeur doit donc nécessairement opérer les deux calculs pour déterminer le montant le plus élevé qui sera dû au salarié.
Indemnité de licenciement dans le BTP : déterminer la bonne assiette pour l’indemnité légale
L’élément le plus difficile à déterminer lors du calcul d’une indemnité de licenciement reste l’assiette à retenir. Pour l’indemnité légale, le Code du travail impose la prise en compte des rémunérations brutes versées lors des 12 derniers mois précédant le mois de notification du licenciement, ou si cela s’avère plus favorable pour le salarié, les rémunérations versées lors des 3 derniers mois précédant le mois de rupture du contrat.
Pour le calcul à réaliser sur les 3 derniers mois, les primes annuelles ou exceptionnelles perçues sur la période doivent être proratisées sur l’année. Sont par contre exclus de l’assiette, dans le calcul sur 12 ou 3 mois :
- tous les remboursements de frais professionnels (indemnités de petits et grands déplacements par exemple) ;
- les commissions ne correspondant pas à des affaires conclues sur la période de référence ;
- les sommes versées dans le cadre d’un régime de participation ou d’intéressement ;
- les primes individuelles exceptionnelles.
Indemnité de licenciement dans le BTP : déterminer la bonne assiette pour l’indemnité conventionnelle
Pour les ouvriers du BTP, l’assiette à retenir pour le calcul de l’indemnité conventionnelle est la même que celle prévue par le Code du travail pour l’indemnité légale. Par contre, un mode de calcul de l’assiette conventionnelle différent s’applique pour les ETAM et les cadres.
On prend en compte en premier lieu la rémunération brute versée sur le dernier mois (avant abattement pour frais professionnel s’il est pratiqué), soit le taux horaire multiplié par la durée de travail prévue dans le contrat du salarié. On intègre donc la rémunération des heures supplémentaires habituelles. Si, en raison d’absence ou autre, le salaire du dernier mois ne correspond pas au salaire de base habituel, il faut prendre en compte le salaire habituel prévu au contrat. Doivent être exclus toutes primes, gratifications, heures supplémentaires exceptionnelles, remboursement de frais, indemnités de déplacements, etc.
On prend en compte en second lieu la différence entre la rémunération brute totale versée au salarié sur les 12 derniers mois et la rémunération brute de base reçue au cours des 12 derniers mois (salaire sur la base de l’horaire de travail contractuel, y compris les heures supplémentaires régulières). On obtient alors le total des rémunérations variables perçues par le salarié sur la période.
La convention collective précise que les sommes doivent être calculées sur la base des sommes figurant sur la DADS. On ne reconstitue donc pas les salaires en cas d’absence du salarié pour maladie : on prend en compte les IJSS et les indemnités complémentaires.
La somme obtenue doit être divisée par 12 et ajoutée à la rémunération de base du dernier mois. On trouve ainsi l’assiette de référence.
Olivier CASTELL
didrh.overblog.com
Cour de cassation, chambre sociale, 14 mai 2014, n° 12–27928 (toutes les primes versées au salarié en sus de son salaire de base au cours des 12 derniers mois doivent entrer dans la base de calcul de l’indemnité de licenciement)
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