Intelligence artificielle : impacts sur le travail, l’emploi et les compétences
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Fondé en novembre 2021 par le ministère du Travail en partenariat avec l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria), le LaborIA a pour objectif d’analyser les effets de l’intelligence artificielle (IA) sur le travail, l’emploi, les compétences. Il publie les premiers résultats de son enquête menée auprès de 250 décideurs d’entreprise dans le secteur de l’industrie, du BTP, du transport, des services financiers…
Enquête SIA : présentation
L’enquête de LaborIA a été menée auprès d’entreprises publiques et privées de plus de 50 salariés. Elle se présente sous la forme d’un questionnaire adressé à 250 décideurs (39,2 % de DRH, 22 % de DAF, 25,2 % service informatique, production, Marketing, etc.) qui sont actifs en matière d’utilisation de SIA.
Parmi les secteurs d’activité représentés, on peut citer :
l’industrie (15 %) ;
l’administration publique (15 %) ;
les services financiers (13 %) ;
le commerce de gros et de détail (14 %) ;
le BTP, la construction et le transport ( 9 %) ;
autres services (34 %).
Notez le
70 % de l’échantillon travaillent dans des TPE-PME et 30 % dans des ETI et des grandes entreprises.
Le questionnaire porte sur l’impact de l’intelligence artificielle sur le travail, les raisons qui poussent les entreprises à investir dans les systèmes d’IA (SIA) et les problèmes que ces dernières peuvent rencontrer lors de leur mise en œuvre.
Distinction entre les utilisateurs de SIA et les non-utilisateurs
83 % des répondants déclarent n’avoir aucun projet de SIA, cela représente 85 % des PME. Parmi ceux qui répondent avoir un projet de SIA (17 %), 15 % sont des PME et 22 % travaillent dans des entreprises de 250 salariés et plus.
Le questionnaire permet de distinguer :
les utilisateurs des SIA. Ils représentent 21,2 % des personnes interrogées (42 personnes/250). Les questions qui leur sont posées permettent de savoir quel type de SIA ils utilisent, les motifs d’utilisation, les obstacles rencontrés lors de leur mise en œuvre et l’impact sur le travail ;
des non-utilisateurs. Ces derniers sont interrogés sur leur représentation de l’IA.
L’industrie représente le secteur qui utilise le plus les SIA (27 %) parmi les répondants. Cette prépondérance s’explique notamment par le développement de l’usage de robots industriels et les SIA de détection de défaut.
Les utilisateurs des SIA sont 13 % dans l’administration publique et 14 % dans le commerce de gros et de détail. Le secteur qui déclare le moins de cas d’usage de SIA est le secteur du BTP, de la construction et du transport.
Les SIA utilisés
Pour cette enquête, les SIA sont regroupés en 6 catégories. Il ressort que les plus utilisés sont :
détection de défauts et d’anomalies (35 %). Cela représente 22 répondants dont 9 du secteur de l’industrie ;
les machines autonomes (19 %). 7 des 12 répondants sont du secteur de l’industrie ;
les chatbots et callbots (16 %). Sur les 10 répondants, 4 sont dans le services financiers, 2 dans l’industrie ;
l’utilisation de la vision (11%) ;
les SIA linguistiques (5 %).
L’industrie est le secteur le plus mature en ce qui concerne l’appropriation des SIA notamment en raison de ses besoins d’autonomisation des tâches manuelles.
Parmi les motifs avancés pour justifier le recours aux SIA :
81 % des utilisateurs déclarent qu’ils les utilisent pour réduire les risques d’erreur, 86 % dans l’industrie) ;
75 % pour l’amélioration des performances des salariés, 70 % pour l’industrie ;
74 % la réduction des tâches fastidieuses.
Parmi les freins et obstacles rencontrés lors de l’avancement d’un projet SIA :
38 % invoquent la compatibilité avec les outils existants ;
37 % le manque d’expertise en interne ;
32 % le coût de l’investissement.
la réticence du personnel et celle des syndicats est évoquée par 10 % des répondants.
Impacts des SIA sur le travail
Il ressort de cette enquête que 73 % des utilisateurs de SIA estiment que leur impact sur le travail est plutôt positif alors qu’ils sont 45 % chez les non-utilisateurs à imaginer un impact plutôt positif.
Les non-utilisateurs envisagent pour 40 % d’entre eux que les SIA n’auraient aucun impact sur le travail (8 % pour les utilisateurs) et qu’ils auraient un impact négatif pour 12 % d’entre eux (0 pour les utilisateurs).
72 % des utilisateurs déclarent que les SIA ont un impact sur leur autonomie, 68 % sur l’évolution de leurs savoir-faire et 47 % sur le sens donné au travail.
Pour compléter et confronter les résultats de cette enquête, des investigations terrains sont actuellement en cours.
Ministère du travail, LaborIA : premiers résultats d’une étude sur le déploiement de l’IA dans les organisations, 28 mars 2023
Juriste en droit social et rédactrice au sein des Editions Tissot
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