Interdiction de recourir au CDD pour effectuer des travaux dangereux
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Les faits
Un salarié est embauché en qualité d’assistant chef d’équipe sous contrat de professionnalisation, contrat conclu à durée déterminée.
A l’issue de son contrat de travail, le salarié saisit le conseil de prud’hommes de plusieurs demandes et notamment en vue d’obtenir le versement d’une indemnité de « mise en danger ». Il soutient en effet avoir été embauché en contrat à durée déterminée et avoir été exposé à des rayonnements ionisants, lesquels font partie des travaux dangereux interdits (Code du travail, art. D. 4154–1).
Ce qu’en disent les juges
La cour d’appel a donné raison au salarié et a condamné l’employeur au versement de l’indemnité de mise en danger potentielle.
L’employeur se pourvoit alors en cassation, estimant que son salarié n’avait pas été réellement exposé à ces agents nocifs puisque non affecté directement sur des travaux dangereux.
La Cour de cassation rejette le pourvoi formé par l’employeur et confirme la décision de la cour d’appel. Elle valide ainsi la reconnaissance du préjudice moral subi par le salarié et condamne l’employeur au versement de l’indemnité de mise en danger potentielle au salarié au motif que « l’employeur avait délivré au salarié un badge d’accès à une zone « orange » où les travaux lui étaient interdits en application de l’article D. 4154–1, 23 ° du code du travail, et ainsi fait ressortir un manquement à l’obligation de sécurité », « peu important l’absence d’exécution effective par le salarié de travaux dans cette zone ».
La Cour de cassation fait donc une application très stricte de l’article D. 4154–1 du Code du travail, estimant que le simple risque d’être exposé à ces travaux interdits est sanctionnable.
Elle rappelle en conséquence que dans ces conditions, le salarié subit nécessairement un préjudice moral lui permettant d’exercer un recours contre son employeur aux fins d’être indemnisé.
Il n’y a pas que les salariés en CDD qui ne peuvent pas être exposés à certains travaux. Il existe également des travaux interdits et règlementés aux jeunes. Pour plus d’information sur le sujet, les Editions Tissot vous conseillent leur documentation « Sécurité des chantiers du BTP – Guide illustré ».
Charlène Martin
Cour de cassation, chambre sociale, 23 octobre 2013, n° 12–20760 (lorsqu’un salarié en CDD est exposé à des travaux dangereux, il y a manquement de l’employeur à son obligation de sécurité)
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