La place du savoir-vivre en entreprise

Publié le 18/09/2018 à 08:15, modifié le 09/09/2020 à 17:25 dans Management.

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Les nouvelles formes du travail, qu’il s’agisse de sa structuration - de l’ubérisation au portage salarial en passant par le free-lance - ou de son organisation - tiers-lieux, bureaux éphémères, travailleurs nomades, - évoluent en permanence et nécessitent de nouvelles formes de communication. Quelle place reste-t-il dans cet incessant mouvement pour les règles qui jusqu’ici favorisaient le vivre ensemble ? Deviennent-elles obsolètes au profit de nouveaux modes d’échanges, plus souples et plus immédiats ?

Qu’est-ce que le savoir-vivre ?

Selon le dictionnaire Le Robert, c’est l’art de bien gérer sa vie, et la qualité d’une personne qui connaît et sait appliquer les règles de politesse. Dans la pratique, il s’agit de règles, de témoignages d’attention et de délicatesse qui nous permettent de rendre ceux avec lesquels nous vivons contents d’eux-mêmes et de nous.

Le savoir-vivre en entreprise

La première manifestation de savoir-vivre d’une entreprise est tout simplement la manière dont elle accueille ses différents visiteurs. Rappelons que quel que soit le contexte, l’image que vous voulez donner et laisser à votre interlocuteur se joue dans les premières minutes de votre rencontre.

Nous constatons qu’aujourd’hui un futur salarié est conscient de ses besoins et de ses exigences : il cherche à équilibrer ses temps de vie grâce aux aménagements concrets des espaces et du temps de travail et des services apportés par l’entreprise employeur (conciergerie, crèche, covoiturage, etc.).
De même, la clientèle dispose aujourd’hui d’un panel très large de produits et de fournisseurs et devient plus volatile : c’est le plus souvent par prescription qu’elle arrivera chez vous, c’est la qualité du service et donc, dès le départ, de l’accueil qui lui fera choisir votre enseigne et… y revenir !

Le savoir-vivre contribue à l’image que je donne

La présentation de chacun va influencer les personnes qui viennent vers vous, quel que soit leur rôle. Bien sûr, chacun des membres de vos équipes est différent et a son propre style : aujourd’hui nous croisons à la Silicon Valley autant de jeunes en dreadlocks et sarouels qu’en chemisettes et pantalons droits… mais décontraction n’est pas négligence et l’originalité des looks et autres tatouages ne pose plus problème.

La différence d’image se fera surtout en termes de comportement : quel que soit le style de la personne, dès lors que l’hygiène et la décence sont respectées bien sûr, son sourire et la qualité de sa communication rendront son apparence secondaire au bout de quelques secondes. Allez donc déjeuner un jour dans ces nouveaux espaces de co-working avec déjeuners partagés : vous serez surpris de voir à la même table un jeune bassiste aux cheveux longs qui discute autant de la programmation du Hellfest que des découvertes du dernier Consumer Electronic Show de Las Vegas avec un entrepreneur en costume et la directrice d’un grand groupe local dont le tatouage dépasse du tailleur lorsqu’elle tend le bras pour attraper le sel en échangeant sur l’évolution des marchés industriels.

Le savoir-vivre, c’est en effet surtout la façon de communiquer

La communication orale s’est largement assouplie depuis quelques années : les langages soutenu, courant et familier se sont peu à peu mélangés dans la plupart des milieux professionnels. Toutefois, si le registre familier est plus présent, une certaine politesse demeure à l’œuvre en entreprise.
Il est par ailleurs constaté que la communication interpersonnelle évolue : dans le cadre de la prévention des risques psychosociaux (RPS), de la responsabilité sociale et environnementale (RSE) et de la qualité de vie au travail (QVT), les managers et autres responsables sont de plus en plus sensibilisés à l’écoute active, à la communication non violente et aux méthodes de communication collaboratives et participatives.

Beaucoup des nouvelles formes d’entreprises mettent en place un règlement intérieur ou une charte, basés sur des valeurs d’équité, de respect de l’autre et de concertation – ce qui n’exclut pas la saine confrontation mais favorise la souplesse des échanges et la solidité des résultats.

La communication écrite évolue également : la plupart des échanges se font par mail, sms ou par le biais des réseaux sociaux (tweeter, whats app, instagram, snapchat, facebook, etc.). C’est dans ces contextes que vous aurez à exercer votre vigilance car, dans la rapidité des interactions, les règles de courtoisie sont parfois omises, ce qui laisse des traces émotionnelles. Certaines entreprises organisent des ateliers ou formations courtes pour que les impacts de ces « maladresses rédactionnelles » soient évoqués et alerter les utilisateurs sur l’attention à porter à ces modes de communication.

Les nouvelles formes d’entreprises sont très sensibles à ces sujets et, malgré une utilisation permanente des technologies et des objets connectés, ont à cœur de préserver la qualité des relations internes et externes en veillant à ce que le facteur humain reste bien une priorité dans l’entreprise.

Pour conclure

Face à la fluidité des échanges, qu’ils soient communicants ou marchands, face à l’évolution des systèmes et à leur réactivité permanente aux mouvements sociétaux, le savoir-vivre ensemble reste une des clés de la performance et de la pérennité d’une entreprise. Certes, la place exacte des fourchettes à poisson sur la table a moins d’importance qu’autrefois (sauf dans certaines circonstances protocolaires) mais sa quintessence est toujours là : une délicatesse relationnelle qui rend tout le monde plus heureux au travail !

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Martine Payot-Surma

Coach professionnelle et formatrice en management, communication interpersonnelle et développement des potentiels

Après avoir dirigé pendant 25 ans des équipes jusqu’à 400 personnes de niveau cadre et opérationnel en me formant au management et en psychologie comportementale, j’ai créé en 2004 un cabinet de …