Le calcul du salaire en cas de mois incomplet

Publié le 10/06/2013 à 00:00, modifié le 11/07/2017 à 18:24 dans Rémunération.

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En matière de paie, le mois est considéré comme incomplet lorsqu’il est impacté par une embauche ou un départ en cours de mois. Rappelons que malgré quelques exceptions, tous les salariés sont en principe mensualisés. Cela signifie que le montant des salaires ne dépend pas directement du nombre de jours réellement travaillés.

Pour disposer d'informations récentes sur le calcul du salaire en cas de mois incomplet, nous vous recommandons notre documentation « Comptabilité, fiscalité et paie pour les PME ».

En cas de mois de travail incomplet (ou de jours de grève), il est possible de minorer le salaire. Pour cela, la méthode est différente selon que sont visés :

  • des salariés dont la rémunération est mensualisée selon un nombre d’heures définies ;
  • des salariés à temps partiel dont la rémunération à temps complet est supérieure au plafond de Sécurité sociale ;
  • des salariés soumis à un horaire modulé ;
  • des salariés payés au forfait et sans référence à un horaire de travail.

Comment calculer la rémunération pour établir le bulletin de paie d’un mois incomplet ?

Cas 1 – Calculer la paie d’un mois incomplet de salariés mensualisés selon un nombre d’heures défini

Déterminer le montant de la rémunération à verser

En cas de mois incomplet, il faut calculer le salaire en fonction du nombre d’heures réellement travaillées au cours du mois par votre nouveau salarié par rapport à son horaire mensuel réel.

Notez-le
Pour un salarié embauché le 11 février 2013 pour un horaire hebdomadaire de 35 heures réparties sur 5 jours de travail du lundi au vendredi à raison de 7 heures par jour et un salaire mensuel de 2.800 euros, vous devrez payer :(2.800 :140) x 98 heures = 1.960 €98 heures représentant 2 semaines complètes de travail du 11 au 24 février 2013 auxquelles s’ajoutent les 25, 26, 27 et 28 février pour 7 × 4 = 28 heures de travail.140 représente le nombre d’heures réelles de travail pour le mois de février 2013.

Calculer les charges sociales

Certaines cotisations de Sécurité sociale sont calculées sur un salaire plafonné. Les rémunérations retenues pour calculer ces cotisations sont limitées à un plafond de référence fixé par la Sécurité sociale (3.086 €/mois soit 37.032 €/an pour 2013).

Lorsque le salarié entre et sort en cours de mois, ce plafond mensuel de référence se calcule en nombre de 30e, c’est-à-dire en nombre de jours de présence calendaires dans le mois.

Notez-le
Si l’on reprend l’exemple précédent, le plafond de février 2013 est égal à 3.086 × 18/30 = 1.851,60 €18 représente le nombre de jours calendaires de présence du salarié du 11 au 28 février 2013.

Vous appliquerez ce plafond réduit aux cotisations plafonnées notamment :

  • cotisations d’assurance vieillesse ;
  • FNAL plafonné (0,10 %) ;
  • cotisations retraite complémentaire ARRCO et AGIRC ;
  • cotisations chômage et AGS.

Le plafond ARRCO, AGIRC et UNEDIC est le plafond réduit multiplié par 2, 3 ou 4 selon la cotisation.

Notez-le
Le plafond de Sécurité sociale est un plafond annuel. Il doit donc être réduit en fonction de la durée effective d’appartenance du salarié à l’entreprise en cas d’embauche ou de départ en cours d’année.

Cas 2 – Calculer la paie d’un mois incomplet de salariés à temps partiel ayant une rémunération au-dessus du plafond de Sécurité sociale

Déterminer le montant de la rémunération à verser

Vous devrez alors calculer le salaire en fonction du nombre d’heures réellement travaillées au cours du mois par rapport à l’horaire mensuel réel du salarié à temps partiel.

Notez-le
Pour un salarié embauché le 7 février 2013 pour un horaire hebdomadaire de 20 heures réparties sur 4 jours de travail du lundi au jeudi à raison de 5 heures par jour, vous devrez établir le bulletin de paie suivant pour une rémunération de 2.000 euros : (2.000 : 80) x 65 = 1.625 €80 étant le nombre d’heures théoriquement travaillées en février pour 20 heures de travail par semaine ;65 étant le nombre d’heures travaillées par le salarié du 7 au 28 février 2013.

Calculer les charges sociales

Dans ce cas, vous devrez calculer une double proratisation du plafond de la Sécurité sociale.

Première proratisation : pour temps partiel. La proratisation du plafond pour temps partiel vous permet de neutraliser le supplément de cotisations plafonnées lié à l’emploi de salariés à temps partiel dont la rémunération ramenée à temps plein dépasse le plafond mensuel de la Sécurité sociale (PMSS).

Le plafond proratisé se calcule selon la formule suivante :
PMSS de la périodicité de la paie x salaire à temps partiel/salaire à temps plein.

Notez-le
Soit dans le cas précédent 3.086 × 2.000/3.500 = 1.763,43 €3.500 étant le salaire pour un temps plein (35 heures), soit : 2.000 × 35 : 20

Pour calculer ce plafond réduit, vous devrez prendre en compte toutes les sommes versées au salarié à temps partiel et qui sont soumises à cotisations.

La rémunération à temps plein est celle que le salarié à temps partiel aurait perçue s’il avait travaillé à temps complet, y compris les primes.

Seconde proratisation : pour entrée et sortie en cours de mois. Ce qui arrive en cas d’embauche ou de départ d’un salarié en cours de mois, ou lorsque le salarié part ou revient d’un congé pour lequel il ne bénéficie pas du maintien de sa rémunération (congé sabbatique, congé parental d’éducation, etc.).

Notez-le
Vous pouvez renoncer en accord avec votre salarié à la proratisation du plafond de la Sécurité sociale et calculer les cotisations sur un plafond entier.

Toutefois, vous ne pouvez pas proratiser le plafond pour :

  • les salariés dont l’emploi donne lieu à des taux, assiettes ou montants de cotisations spécifiques (assiettes ou cotisations forfaitaires, etc.) ;
  • les salariés indemnisés au titre du chômage partiel ;
  • les travailleurs à domicile ;
  • les cadres sous convention de forfait en jours sur l’année ;
  • les salariés à employeurs multiples ;
  • les salariés ayant une rémunération en totalité ou partiellement constituée de pourboires.
Notez-le
Dans notre exemple, le chiffre obtenu de 1.763,43 étant le plafond pour un mois de travail complet, vous devrez alors proratiser selon la règle du 30e soit 1.763,43 × 22/30= 1.293,18 € 22 représente le nombre de jours calendaires de présence du salarié du 7 au 28 février 2013.


Cet article-conseil est une fiche extraite de notre documentation « Comptabilité, fiscalité et paie pour les PME ». Cette fiche traite également les cas des salariés ayant un horaire modulé et ceux au forfait jours. Les Editions Tissot vous proposent de télécharger l’intégrité de cette fiche « Le calcul du salaire en cas de mois incomplet ».

Le calcul du salaire en cas de mois incomplet (pdf | 7 p. | 285 Ko)