Les chantiers de démolition

Publié le 01/03/2016 à 07:10, modifié le 17/08/2017 à 11:55 dans Sécurité et santé au travail BTP.

Temps de lecture : 5 min

Contenu ancien

Il se peut que les informations contenues dans cet article et les liens ne soient plus à jour.

Les risques liés aux chantiers de démolition sont nombreux, tant du point de vue des accidents que des maladies. Il est donc important de les identifier pour les prévenir.

Pendant longtemps, les chantiers de démolition étaient réalisés par du personnel peu qualifié, sauf pour les démolitions à l’explosif qui ont toujours fait l’objet d’attentions particulières. Cette situation a évolué progressivement et les chantiers de démolition deviennent peu à peu des chantiers à part entière, nécessitant qualifications et respect de nombreuses normes. Voici quelques-uns des risques présents sur les chantiers de démolition.

Plomb

Des matériaux à base de plomb sont souvent récupérés lors des opérations de démolition, comme d’anciennes canalisations, des bois cérusés, des tôles recouvertes de minium anti rouille, des couvertures au plomb, des peintures.

Notamment dans le cas où les salariés effectuent une des activités suivantes, ils pourraient être exposés au danger lié au plomb si les précautions adéquates ne sont pas prises :

  • découpe de matériaux revêtus de peinture au plomb ;
  • grattage de charpentes ou de murs revêtus de peintures ou de protections contenant du plomb ;
  • manipulation de matériaux à base de plomb.

La principale maladie connue liée au plomb est le saturnisme.

Les salariés travaillant sur des chantiers de démolition, avec des matériaux à base de plomb, doivent donc respecter les pratiques de travail sécuritaires établies par l’employeur (notamment le document unique), porter le matériel de protection nécessaire fourni par l’employeur, pratiquer un bon niveau d’hygiène personnelle et en cas d’exposition importante (démolition d’une couverture au plomb par exemple), porter un masque respiratoires FFP3.

Silice

La silice est une substance très commune et est généralement sous la forme de silice cristalline, qui se trouve dans un large éventail de roches, minéraux et autres matières, y compris le béton.

Les salariés peuvent présenter un risque élevé d’exposition à la poussière de silice fine lors du meulage de béton sur chantiers ou à l’atelier.

La silice n’est pas considérée comme toxique en tant que tel, mais la respiration fréquente de poussières fines de silice peut engendrer (ou participer à l’apparition) des pathologies comme la silicose (typiquement chez les mineurs de fond) ou la sclérodermie généralisée.

Si les salariés travaillent avec des matériaux qui peuvent contenir de la silice, alors ils doivent là encore respecter les pratiques de travail sécuritaires établies par l’employeur et porter le matériel de protection nécessaire.

Amiante

L’amiante est un ensemble de fibres minérales, fortement utilisé dans le passé en construction (isolation), issues de roches naturelles.

Les poussières d’amiante en suspension dans l’air, lorsqu’elles sont inhalées, sont extrêmement dangereuses. Elles peuvent alors générer des cancers de la plèvre, des bronches ou des poumons.

Chaque chantier de démolition contenant de l’amiante doit être traité comme un cas particulier. Le listage des surfaces et des matériaux pouvant contenir de l’amiante, l’examen de leur dangerosité et la démolition qui s’en suit ne peuvent être réalisés que par des entreprises disposant des qualifications et des agréments nécessaires.

Danger microbiologique

Les salariés peuvent être exposés à un certain nombre de dangers microbiologiques, dans les différentes phases du chantier, tout au long de leur travail.

Ces risques peuvent par exemple provenir d’animaux morts mais également de leurs déjections.

Les risques typiques incluent notamment les risques liés aux pigeons (psittacose), aux rats (leptospirose), aux piqûres ou aux coupures avec des aiguilles usagées (par exemple, l’hépatite B / VIH), aux plâtres renforcés avec du crin de cheval (anthrax), aux eaux d’égout (tétanos).

L’exposition à un grand nombre de ces risques peut être évitée en utilisant des précautions simples tels que porter des masques adaptés, porter des vêtements de protection et des gants pour prévenir les coupures et les écorchures, pratiquer un bon niveau d’hygiène, respecter les pratiques de travail sécuritaires établies par l’employeur, ou encore respecter les obligations de vaccination.

Les poussières

Les chantiers de démolition produisent de nombreuses poussières en suspension. Les salariés doivent utiliser un masque dont les caractéristiques correspondent aux poussières les plus dangereuses pouvant être présentes sur ce chantier. Les expositions peuvent être très élevées, notamment en cas d’utilisation de mini-engins à l’intérieur de volumes clos.

Les engins de chantier

Sur tous les chantiers, des engins sont utilisés. Les bases de la sécurité liée à ces engins obligent les salariés à avoir été formé pour leur utilisation, à disposer d’une autorisation de conduite du chef d’établissement et à porter les EPI nécessaires (notamment gilet de signalisation, gants, casque, chaussures de sécurité, lunettes de protection, etc.).

Ces engins doivent être à jour des contrôles réglementaires et en bon état de fonctionnement.

Les produits dangereux

De nombreux produits dangereux, correspondant aux fins de vie d’installations artisanales ou industrielles, sont présents sur les chantiers de démolition.

Lorsqu’ils se trouvent dans les contenants d’origine, les salariés doivent regarder les étiquettes de danger figurant sur ces contenus, afin de connaître la conduite à tenir.

La circulation

La circulation des piétons et des engins doit être étudiée avec le plus grand soin, afin de diminuer les risques de co-activités dangereuses et de multiplier les passages protégés sur surface stable.

Pour toutes vos questions concernant vos obligations de prévention des risques liés au plomb, à la silice ou encore à l’amiante, les Editions Tissot vous conseillent leur documentation « Sécurité des chantiers du BTP – Guide illustré ».

Jean-Michel Invernizzi