Loi Macron : les indemnités de licenciement sans cause réelle et sérieuse plafonnées
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Indemnité de licenciement sans cause réelle et sérieuse : avant la loi Macron
Aujourd’hui, lorsque le licenciement est jugé sans cause et sérieuse, le conseil de prud’hommes peut proposer la réintégration du salarié. En cas de refus du salarié ou de l’employeur, le salarié a droit à une indemnité. Cette indemnité minimum, versée par l’employeur, ne peut pas être inférieure à 6 mois de salaire, à condition :
- que le salarié ait 2 ans d’ancienneté dans l’entreprise ;
- que l’entreprise emploie habituellement au moins 11 salariés (Code du travail, art. L. 1235–3).
Si l’effectif de l’entreprise est inférieur à 11 salariés, les juges doivent condamner l’employeur au versement d’une indemnité qui est alors calculée en fonction du préjudice subi par le salarié. Il en est de même si le salarié a moins de 2 ans d’ancienneté (Code du travail, art. L. 1235–5).
Indemnité de licenciement sans cause réelle et sérieuse : ce que prévoit la loi Macron
Si le Conseil constitutionnel valide les dispositions de la loi Macron, en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse, et en cas de refus de réintégration, les juges devraient octroyer une indemnité au salarié en s’appuyant sur les montants minimaux et maximaux présentés ci-dessous. Ces montants sont fixés en fonction de l’ancienneté du salarié et de l’effectif de l’entreprise.
Effectif de l’entreprise | ||||
Ancienneté du salarié dans l’entreprise | Moins de 20 salariés | Entre 20 et 299 salariés | A partir de 300 salariés | |
Moins de 2 ans | Maximum: 3 mois | Maximum: 4 mois |
Maximum : 4 mois |
|
De 2 ans à moins de 10 ans |
Minimum: 2 mois Maximum : 6 mois |
Minimum : 4 mois
Maximum : 10 mois |
Minimum : 6 mois Maximum : 12 mois |
|
10 ans et plus |
Minimum : 2 mois Maximum :12 mois |
Minimum : 4 mois Maximum : 20 mois |
Minimum : 6 mois Maximum : 27 mois |
Cette indemnité serait due en plus de l’indemnité de licenciement.
La loi Macron précise que ce barème ne s’appliquerait pas en cas de faute d’une particulière gravité de l’employeur, caractérisée notamment par des faits de harcèlement moral ou sexuel, la violation de l’exercice du droit de grève, la violation de la protection dont bénéficient certains salariés (maternité, accidenté du travail, etc.) contre le licenciement.
Ce barème s’appliquerait également sans préjudice des règles applicables et des indemnités versées notamment :
- en cas de nullité d’un licenciement économique (Code du travail, art. L. 1235–11) ;
- en cas de non-respect par l’employeur des procédures de consultation des représentants du personnel ou d’information de l’autorité administrative (Code du travail, art. L. 1235–12) ;
- en cas d’absence de mise en place du comité d’entreprise ou des délégués du personnel (Code du travail, art. L. 1235–15) ;
- d’absence de décision relative à la validation, homologation du plan de sauvegarde de l’emploi.
Les instances introduites après la date de publication de la loi Macron seraient concernées par ce nouveau barème.
Sachez également que la loi Macron prévoit un barème indicatif. A défaut d’accord entre les parties devant le bureau de conciliation et d’orientation, le juge qui appréciera la régularité de la procédure et le caractère réel et sérieux du licenciement pourrait prendre en compte un référentiel indicatif. Ce référentiel devrait être établi après avis du Conseil supérieur de la prud’homie. Ce référentiel fixerait le montant de l’indemnité en fonction de l’ancienneté, l’âge et la situation du demandeur sans préjudice des indemnités de licenciement. Ce référentiel ne serait qu’indicatif. Aucune obligation de l’appliquer, sauf demande conjointe des parties. On peut penser que ce barème s’appliquera si le barème obligatoire est retoqué par le Conseil constitutionnel. A suivre…
Dernière minute: Le plafonnement des indemnités a bien été retoqué par le Conseil consitutionnel (voir notre article Loi Macron : décision du Conseil constitutionnel et publication de la loi).
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Loi n° 2015–990 du 6 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, Jo du 7
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