Mise à pied disciplinaire : quand la prononcer ?
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Mise à pied disciplinaire : une sanction à part entière
La mise à pied disciplinaire autorise l’employeur à éloigner le salarié de l’entreprise pour une durée déterminée et à suspendre l’exécution du contrat de travail.
Cette sanction ne peut être décidée par l’employeur qu’à l’issue d’une procédure disciplinaire : convocation du salarié, entretien préalable, etc.
Elle ne peut être appliquée que si elle est prévue par le règlement intérieur (lorsqu’il y en a un) et que celui-ci en prévoit la durée maximale. Dans la pratique, la mise à pied est souvent fixée entre 3 jours et 1 semaine.
C’est une sanction assez lourde puisqu’elle a un impact direct sur la rémunération du salarié sanctionné. Le salarié ne percevra pas de salaire pour chaque journée durant laquelle il a été en mise à pied disciplinaire. Pourtant, il ne s’agit pas d’une sanction pécuniaire illicite c’est-à-dire interdite par la loi. En effet, le salarié n’ayant pas travaillé pendant la durée de la mise à pied, il ne peut pas prétendre au paiement d’un salaire.
La mise à pied disciplinaire se distingue de la mise à pied conservatoire qui n’est pas une sanction mais une mesure permettant d’écarter le salarié de l’entreprise dans l’attente d’une sanction.
Mise à pied disciplinaire : la nécessité d’une faute
Pour qu’un salarié puisse faire l’objet d’une mise à pied, il faut qu’il ait commis une faute. Or comme l’a rappelé la Cour de cassation, ce n’est pas le cas d’un salarié qui fait preuve d’insuffisance professionnelle (à moins qu’il le fasse exprès).
Lorsqu’une mise à pied disciplinaire a été prononcée à tort, le salarié peut obtenir l’annulation de cette sanction en justice. Il faudra alors le rémunérer pour toute la durée de la mise à pied.
Vous avez besoin d’un modèle de mise à pied disciplinaire ou conservatoire ? Vous les trouverez dans notre documentation « Formulaire Social BTP commenté ».
Anne-Lise Castell
Cour de cassation, chambre sociale, 6 mai 2015, n° 13–27428 (la mise à pied disciplinaire nécessite un comportement fautif du salarié)
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