Partage de la valeur : mesures qui touchent spécifiquement la participation
Temps de lecture : 5 min
Contenu ancien
Il se peut que les informations contenues dans cet article et les liens ne soient plus à jour.
La loi sur le partage de la valeur met en place un dispositif de participation dérogatoire pour les entreprises de moins de 50 salariés. Elle supprime également le délai supplémentaire qui était accordé aux entreprises pour mettre en place la participation lorsqu’elles avaient déjà un accord d’intéressement.
Un dispositif de participation dérogatoire pour les entreprises de moins de 50 salariés (art. 4)
A titre expérimental et pour une durée de 5 ans à compter de sa promulgation, la loi sur le partage de la valeur facilite la mise en place de la participation dans les entreprises de moins de 50 salariés qui, pour rappel, ne sont pas tenues de mettre en application un tel dispositif.
Elles pourront instituer un dispositif de participation conçu à partir d’une formule de calcul de la réserve spéciale de participation (RSP) qui déroge à celle prévue par le Code du travail. Ainsi, la loi les autorise à déroger à la règle de l’équivalence des avantages consentis aux salariés. Le résultat de la RSP pourra donc être supérieur, voire inférieur à ce qui est prévu par les dispositions légales.
Rappel
La réserve spéciale de participation (RSP) est la somme qui est répartie entre les différents bénéficiaires du dispositif. Elle est calculée à partir de la formule légale suivante :
[0,5 (bénéfice net fiscal – 5 % des capitaux propres)] x [salaires/valeur ajoutée]
Il est possible d’adopter une formule différente mais le résultat doit être au moins équivalent à celui obtenu avec la formule légale (Code du travail, art. L. 3324-2).
Pour la mise en place de ce régime de participation expérimental, l’entreprise peut :
soit appliquer l’accord de participation conclu au niveau de sa branche. Cette dernière devant engager cette négociation avant le 1er juillet 2024. A défaut d'initiative des organisations patronales avant cette date, la négociation s'engagera dans les 15 jours suivant la demande d'une organisation de salariés représentative dans la branche ;
soit mettre en place la participation par accord (négocié avec les délégués syndicaux ou le CSE) ou contrat proposé par l’employeur et ratifié à la majorité des deux tiers du personnel. Seules possibilités si vous souhaitez déroger à la règle de l’équivalence des avantages consentis aux salariés et que vous appliquez un régime de participation.
La suite du contenu est réservée aux abonnés à l'Actualité Premium
Essayez l'Actualité Premium
À partir de 9,90€ / mois- Déblocage de tous les articles premium
- Accès illimité à tous les téléchargements
Un dispositif de participation dérogatoire pour les entreprises de moins de 50 salariés (art. 4)
A titre expérimental et pour une durée de 5 ans à compter de sa promulgation, la loi sur le partage de la valeur facilite la mise en place de la participation dans les entreprises de moins de 50 salariés qui, pour rappel, ne sont pas tenues de mettre en application un tel dispositif.
Elles pourront instituer un dispositif de participation conçu à partir d’une formule de calcul de la réserve spéciale de participation (RSP) qui déroge à celle prévue par le Code du travail. Ainsi, la loi les autorise à déroger à la règle de l’équivalence des avantages consentis aux salariés. Le résultat de la RSP pourra donc être supérieur, voire inférieur à ce qui est prévu par les dispositions légales.
Rappel
La réserve spéciale de participation (RSP) est la somme qui est répartie entre les différents bénéficiaires du dispositif. Elle est calculée à partir de la formule légale suivante :
[0,5 (bénéfice net fiscal – 5 % des capitaux propres)] x [salaires/valeur ajoutée]
Il est possible d’adopter une formule différente mais le résultat doit être au moins équivalent à celui obtenu avec la formule légale (Code du travail, art. L. 3324-2).
Pour la mise en place de ce régime de participation expérimental, l’entreprise peut :
soit appliquer l’accord de participation conclu au niveau de sa branche. Cette dernière devant engager cette négociation avant le 1er juillet 2024. A défaut d'initiative des organisations patronales avant cette date, la négociation s'engagera dans les 15 jours suivant la demande d'une organisation de salariés représentative dans la branche ;
soit mettre en place la participation par accord (négocié avec les délégués syndicaux ou le CSE) ou contrat proposé par l’employeur et ratifié à la majorité des deux tiers du personnel. Seules possibilités si vous souhaitez déroger à la règle de l’équivalence des avantages consentis aux salariés et que vous appliquez un régime de participation.
Effet de seuil et obligation de mettre en place la participation dans les entreprises d’au moins 50 salariés (art. 7)
La mise en place de la participation est obligatoire dans les entreprises qui ont employé au moins 50 salariés au cours des 5 dernières années civiles. Mais si l’entreprise applique un accord d’intéressement sans discontinuité, l’entreprise bénéficie d’un délai supplémentaire de 3 ans pour remplir son obligation. Ainsi, son assujettissement à la participation peut être décalé de 8 ans.
Cette disposition freinant la généralisation de la participation dans les entreprises d’au moins 50 salariés, la loi sur le partage de la valeur supprime ce report.
Notez le
Les entreprises qui bénéficient actuellement de cet avantage le conservent jusqu’au terme de leur report.
Principe de non-substitution : les sommes versées au titre de la participation (art. 3)
Le principe de non-substitution est prévu expressément par le Code du travail pour les différents dispositifs de partage de la valeur (intéressement, plans d’épargne, prime de partage de la valeur) exception faite de la participation. La loi pour le partage de la valeur corrige ce manquement.
Ainsi, les sommes versées au titre de la participation n’ont pas le caractère d’élément de salaire et ne peuvent se substituer à aucun des éléments de rémunération qui sont en vigueur dans l’entreprise.
Participation : portée législative du recalcul des bénéfices en cas d’erreur ou de manœuvres frauduleuses (art. 13)
La disposition est prévue par le Code du travail mais elle n’avait, jusqu’à présent, qu’une portée réglementaire. En effet, la disposition est prévue à l’article D. 3324-40. Il énonce qu’en cas de rectification des résultats d’un exercice notamment suite à une erreur de calcul, fraude, stratégies d’optimisation fiscale, le montant de la participation des salariés au bénéfice de cet exercice fait l’objet d’un nouveau calcul tenant compte des rectifications apportées.
La loi lui donne une portée législative. La volonté des députés à l’origine de cet amendement est de clarifier le droit applicable en matière de déclaration des résultats d'un exercice d’une entreprise.
La loi sur le partage de la valeur apporte d’autres modifications au dispositif de la participation. Elles ne sont pas traitées dans cet article car elles touchent également d’autres dispositifs d’épargne salariale. C’est notamment le cas pour les avances sur intéressement, l’obligation de négocier sur la définition d’une augmentation exceptionnelle des bénéfices, le partage de la valeur dans les entreprises d’au moins 11 salariés. Pour plus de précisions, vous pouvez consulter l’article : Partage de la valeur : la loi aménage les dispositifs d’épargne salariale et de partage de la valeur.
La loi portant transposition de l’accord national interprofessionnel relatif au partage de la valeur au sein de l’entreprise a été définitivement adoptée le 22 novembre 2023. Mais elle entrera en vigueur, sauf exception après sa publication au Journal officiel.
Loi portant transposition de l’accord national interprofessionnel relatif au partage de la valeur au sein de l’entreprise, définitivement adoptée le 22 novembre par l’Assemblée nationale
Juriste en droit social et rédactrice au sein des Editions Tissot
- Titres restaurant : leur utilisation pour l'achat de produits alimentaires prolongée jusqu’en 2026Publié le 14/01/2025
- Index égalité : ce qu’il faut savoir pour 2025Publié le 13/01/2025
- Gratification de stage 2025Publié le 10/01/2025
- Paie : les changements au 1er janvier 2025Publié le 07/01/2025
- Réduction générale des cotisations patronales : comment la calculer pour le mois de janvier 2025 ?Publié le 07/01/2025