Période d’essai dans la métallurgie : attention à son renouvellement !
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Renouveler la période d’essai : une possibilité qui ne s’improvise pas
Souvent incontournable en début de contrat, la période d’essai présente à la fois un intérêt pour vous et pour le salarié. De votre côté, elle vous permet de juger de l’adéquation du salarié au poste proposé. Pour le salarié, il s’agit d’apprécier si les fonctions lui conviennent.
Parfois, la durée de la période d’essai peut ne pas être suffisante pour vous permettre d’être totalement convaincu par les compétences du salarié. C’est pourquoi il peut être intéressant d’envisager un renouvellement de l’essai. Mais attention, encore faut-il :
- d’une part, que la convention collective étendue applicable le prévoie. Si tel n’est pas le cas, pas de renouvellement possible ;
- d’autre part, que vous ayez bien précisé la possibilité de ce renouvellement dans la lettre d’engagement ou le contrat de travail (il doit bien s’agir d’une éventualité, le renouvellement ne doit pas être décidé à l’avance).
Pour vous aider, nous mettons à votre disposition un modèle de lettre de renouvellement de la période d’essai :
Depuis la loi n° 2008-596 du 25 juin 2008 portant modernisation du marché du travail, la période d’essai ne doit pas dépasser, renouvellement compris :
- 4 mois pour les ouvriers et employés ;
- 6 mois pour les agents de maîtrise et techniciens ;
- 8 mois pour les cadres.
Renouveler la période d’essai : ce que prévoient les accords nationaux dans la métallurgie
Suite à la loi du 25 juin 2008, les partenaires sociaux de la branche métallurgie ont modifié l’accord national du 10 juillet 1970 sur la mensualisation des ouvriers et ETAM, pour y ajouter, entre autres, des dispositions concernant la période d’essai et son renouvellement.
L’avenant du 21 juin 2010 en question prévoit pour la période d’essai des CDI :
Classification |
Durée initiale maximale |
Durée du renouvellement |
Durée totale maximale (renouvellement inclus) |
Niveau I (coefficients 140 à 155) |
2 mois |
Pas de renouvellement possible |
2 mois |
Niveau II (coefficients 170 à 190) |
2 mois |
2 mois |
|
Niveau III (coefficients 215 à 240) |
2 mois |
Un seul renouvellement possible Durée fixée librement par accord entre l’employeur et le salarié dans la limite de la durée initiale |
3 mois |
Niveau IV (coefficients 255 à 285) |
3 mois |
4 mois |
|
Niveau V (coefficients 305 à 365) |
3 mois |
5 mois |
Mais attention, l’accord du 10 juillet 1970 ne s’applique que si l’ouvrier ou l’ETAM n’est pas couvert par une convention collective territoriale (article 4 de l’accord). Il est donc impératif de se référer à la convention collective territoriale pour définir la période d’essai et vérifier si un renouvellement est possible.
Renouveler la période d’essai : bien se référer à sa convention collective territoriale
Un agent de maitrise relevant de la convention collective de la métallurgie de la région parisienne a été embauché au coefficient 335 avec une période d’essai de 3 mois, renouvelée par la suite pour 3 mois, comme son contrat de travail le prévoyait. Moins de 5 mois après son embauche, l’employeur a mis fin à la période d'essai.
Estimant que ce renouvellement n’était pas valable, et que donc la rupture du contrat de travail constituait un licenciement sans cause réelle et sérieuse, le salarié a saisi la juridiction prud'homale. La Cour de cassation lui a donné raison.
Pour elle, même si l’accord national du 10 juillet 1970 prévoit une durée de période d’essai (renouvellement compris) de 5 mois pour la catégorie de l’intéressé, cet accord n’a pas lieu de s’appliquer ici, puisque le salarié relève d’une convention collective territoriale.
De plus, la convention collective régionale des industries métallurgiques, mécaniques et connexes de la région parisienne (dans sa version en vigueur en 2013 au moment du litige) ne prévoit de renouvellement que pour les salariés du niveau I (coefficients 140 à 155).
Par conséquent, les dispositions de cette convention collective régionale devaient primer sur celles, moins favorables, du contrat de travail. La clause contractuelle prévoyant le renouvellement de la période d'essai était donc nulle.
Pour disposer de l’ensemble de la réglementation sociale adaptée à la métallurgie, les Editions Tissot vous conseillent leur documentation « Social Métallurgie ».
Cour de cassation, chambre sociale, 20 décembre 2017, n° 16-17.998 (la clause contractuelle prévoyant le renouvellement de la période d'essai est nulle dès lors que la convention collective étendue applicable ne prévoit pas un tel renouvellement et que ses dispositions doivent primer sur celles du contrat de travail qui sont moins favorables)
Rédactrice et responsable Conventions collectives au sein des Editions Tissot
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