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Période d’essai : tout ce qu’il faut savoir
Publié le par Contrat de travail BTP.
dansVous vous apprêtez à embaucher un salarié en contrat à durée indéterminée. Même si vous avez mis du temps à le trouver et même s’il vous a fait très bonne impression lors de l’entretien d’embauche, mieux vaut prévoir une période d’essai. Voici les nouvelles règles à connaître.

Attention : la liberté de rompre le contrat de travail a quelques limites :
- si la période d’essai est d’au moins une semaine, vous devrez prévenir votre salarié dans un délai minimum avant de rompre le contrat. Cela s’appelle le délai de prévenance ;
- lesconventions collectives du BTP prévoient des durées et des délais spécifiques.
Notez-le : la période d’essai, sa durée et son renouvellement éventuel doivent être expressément prévus soit dans la lettre d’engagement, soit dans le contrat de travail.
Fixer la durée de période d’essai
Durées maximales légales
La loi du 25 juin 2008 portant modernisation du marché du travail (applicable depuis le 27 juin)a fixé des durées maximales de la période d’essai. Elles varient en fonction de la catégorie professionnelle de votre salarié.
Catégorie professionnelle | Durée maximale |
Ouvriers et employés
|
2 mois |
Agents de maîtrise et techniciens
|
3 mois |
Cadres
|
4 mois
|
Vous ne devez pas dépasser ces durées maximales. Toutefois, une durée plus courte peut être fixée dans la lettre d’engagement, le contrat de travail, ou en application d’un accord collectif conclu après le 26 juin 2008.
Durées maximales prévues par les conventions collectives du BTP :
Catégorie professionnelle | Durée maximale |
Ouvriers – bâtiment et TP
|
3 semaines
|
Employés – bâtiment
|
2 mois
|
Techniciens et agents de maîtrise – bâtiment
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3 mois
|
ETAM – TP (niveau A à D)
|
2 mois
|
ETAM – TP (niveau E)
|
3 mois
|
Cadres – bâtiment et TP
|
3 mois
|
Ces durées conventionnelles maximales étant toutes égales ou inférieures au nouveau cadre légal, vous devez continuer à les appliquer.
Renouvellement de la période d’essai
Les conventions du BTP prévoient des possibilités de renouvellement (une fois pour la même durée), à l’exception de celles des ouvriers. Pour ces derniers, vous ne pouvez donc pas renouveler leur période d’essai, même avec leur accord.
Depuis la loi du 25 juin 2008, les durées maximales légales de la période d’essai, renouvellement compris, sont les suivantes :
Catégorie professionnelle | Durée maximale (renouvellement inclus) |
Ouvriers et employés
|
4 mois |
Agents de maîtrise et techniciens
|
6 mois |
Cadres
|
8 mois
|
Les durées maximales, renouvellement compris, prévues par les conventions nationales du BTP :
Catégorie professionnelle | Durée maximale (renouvellement inclus) |
Ouvriers – bâtiment et TP
|
3 semaines (non renouvelable)
|
Employés – bâtiment
|
4 mois
|
Techniciens et agents de maîtrise – bâtiment
|
6 mois
|
ETAM – TP (niveau A à D)
|
4 mois |
ETAM – TP (niveau E)
|
6 mois |
Cadres bâtiment et TP
|
6 mois
|
Elles sont toutes inférieures à celles prévues par la loi et vous devez donc continuer à les appliquer.
Décompter la période d’essai
Le décompte de la période d’essai est différent selon qu’elle est exprimée en jours, en semaine ou mois :
Durée de la période d’essai | Mode de décompte | Exemples |
En jours | Jours calendaires
Tous les jours comptent même les jours de repos et les jours fériés |
Période d’essai de 8 jours. Début : 3 novembre Fin : 10 novembre à minuit |
En semaine | Semaine civile (7 jours consécutifs) |
Période d’essai de 2 semaines. Début : 3 novembre Fin : 16 novembre à minuit |
En mois |
Mois calendaire
|
Période d’essai de 3 mois. Début : 3 novembre Fin : 2 février à minuit |
Point de départ de la période d’essai
La période d’essai est une période de travail effectif.
Le décompte commence dès le début de l’exécution du contrat de travail.
Le point de départ de la période d’essai n’est pas décalé si le salarié est en formation ou si les fonctions exercées au début du contrat sont différentes de celles pour lesquelles il a été embauché.
Exemple :
En cas d’absence du salarié
Si le salarié est absent, la fin de période d’essai est reportée.
Exemple :
Fin de la période d’essai
Même si la fin de la période d’essai correspond à un jour non travaillé dans votre entreprise, cela ne reporte pas sa date.
Vous devez donc vous organiser et surtout prévenir dans les délais prévus par la loi ou votre convention.
Rompre la période d’essai
Forme de la rupture
La rupture de la période d’essai n’exige aucun formalisme (oral, écrit, LRAR). Pour des raisons de preuve, nous vous conseillons toutefois de procéder par écrit avec remise en mains propres contre décharge ou lettre recommandée avec accusé de réception (LRAR).
Délai de prévenance
Si votre période d’essai a une durée d’au moins une semaine, vous devrez respecter un délai minimum de prévenance avant de la rompre.
Ce délai, récemment imposé par la loi pour prévenir le salarié, dépend du temps de présence de celui-ci dans l’entreprise :
Temps de présence du salarié dans l’entreprise | Délai minimum de prévenance |
Moins de 8 jours |
24 heures
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Entre 8 jours et 1 mois
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48 heures |
Après 1 mois
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2 semaines |
Après 3 mois
|
1 mois
|
Notez-le : si c’est le salarié qui met fin à sa période d’essai, il devra aussi respecter un délai de prévenance. Ce délai est de 48 heures, réduit à 24 heures si sa présence dans l’entreprise est inférieure à 8 jours.
Dans le BTP, les conventions des ETAM et des cadres prévoyaient déjà un délai de prévenance d’un minimum de 8 jours, et un préavis réciproque de 2 semaines après 1 mois de présence.
Il vous faudra donc désormais appliquer, pour les ETAM et les cadres :
- le délai conventionnel de 8 jours en cas de présence inférieure à 1 mois,
- le délai conventionnel de 2 semaines en cas de présence supérieure à 1 mois ;
- le nouveau délai légal de 1 mois en cas de présence supérieure à 3 mois.
Pour les ouvriers, il vous faudra appliquer les nouveaux délais légaux de 24h (présence de moins d’1 semaine) ou 48 h (présence de 1 à 3 semaines).
Attention : ce délai de prévenance est inclus dans la période d’essai. Il ne peut pas la prolonger. Soyez donc très vigilant avec ce délai. Si vous le dépassez, la seule solution pour rompre le contrat sera la procédure de licenciement ou le recours à la rupture conventionnelle avec l’accord du salarié.
Manier les dispositions du Code du travail et des conventions collectives sur la période d’essai n’est pas très simple, l’ouvrage « Social bâtiment » des Editions Tissot est là pour vous facilité la tâche.