Projet de loi de simplification : déjà amendé par le Sénat

Publié le 30/05/2024 à 16:18, modifié le 11/06/2024 à 13:49 dans Contrat de travail.

Temps de lecture : 6 min

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Le projet de la loi de simplification sera examiné en séance publique à compter du 3 juin au Sénat. Sa commission spéciale qui s’est réunie le 28 mai a supprimé les dispositions visant à simplifier certaines démarches administratives. Le projet de bulletin de paie super simplifié est également supprimé car il créerait de nouvelles obligations pour les employeurs.

Important

La dissolution de l’Assemblée nationale a mis fin à l’examen de ce projet de loi. Son avenir se retrouve dorénavant lié aux résultats des prochaines élections législatives anticipées.

Simplifier les démarches administratives (art. 2)

Le projet de loi de simplification de la vie économique propose, par voie d’ordonnance, de :

  • transformer certains régimes d’autorisation administrative en régime de déclaration préalable avec éventuellement un droit d'opposition de l'administration dans un délai déterminé. Le régime de déclaration deviendrait la norme et le régime de l’autorisation serait retenu seulement pour des raisons particulières ;

  • supprimer les déclarations préalables obligatoires dont l’utilité n’est pas démontrée ;

  • simplifier ou supprimer des procédures, formulaires ou démarches administratives. Pour cela, il faudrait que soit réellement appliqué le principe de la collecte unique des données (ou « dites-le nous une fois ») qui peine à s’appliquer. C’est-à-dire que les administrations ne pourraient pas redemander une pièce ou une information si elles disposent déjà de celle-ci ou si elles peuvent l’obtenir d’une autre administration (Code des relations entre le public et l’administration, art. L. 114-8).

La mise en place de cette simplification implique notamment des évolutions techniques en matière de téléservices, de la transmission automatisée des formulaires via notamment une interface de programmation (API). Le Gouvernement souhaite réduire la charge des démarches administratives et renforcer la sécurité juridique des entreprises. Elle devrait également permettre de lutter contre les fraudes.

Le Gouvernement devrait lancer une mission inter-inspections afin d'établir un état des lieux des procédures d’autorisations. Mais cela ne semble pas suffisant.

En effet, le 28 mai, la commission spéciale du Sénat a supprimé cet article 2. Elle partage bien l’idée de simplifier le système mais elle critique la méthode. Le champ d’habilitation est trop large. Le Gouvernement aurait dû identifier les régimes d’autorisation administrative qu’il envisageait de transformer en régime de déclaration préalable et les déclarations à supprimer.

De plus, transformer certains régimes d’autorisation pourrait, dans le domaine du droit du travail par exemple, constituer une atteinte aux droits et garanties des salariés. La commission donne l’exemple des procédures encadrant la durée du travail (droit au repos, limitation du temps de travail) s’il suffisait d’une simple déclaration. Le contrôle ne pourrait se faire qu’a posteriori.

Autre raison qui a poussé la commission a supprimé cet article. Aujourd’hui, la défaillance de la mise en place effective du principe « dites-le nous une fois » s’expliquerait par l’absence de système d’échange. Il faut donner ces moyens aux administrations. Et pour cela, pas besoin de légiférer, il faut développer des outils techniques.

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