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Réagir utilement aux préjugés de vos collaborateurs

Publié le 21/12/2021 à 08:01 dans Management.

Temps de lecture : 3 min

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Les préjugés sont émis par un collaborateur dans le but d’énoncer une conviction ou son opinion sur un évènement ou une tâche à effectuer. Ces préjugés ne posent aucun souci dès lors qu’ils ne remettent pas en cause la motivation de vos collaborateurs. Dans le cas contraire, il devient important d’y répondre de façon constructive.

L’enjeu des préjugés

Nous sommes tous conduits à évoquer nos opinions, et il en va de même pour vos collaborateurs. Cependant, votre fonction de manager n’exige pas de réagir à toutes les opinions qui vous semblent erronées, tant que les avis énoncés n’ont pas d’influence négative sur les tâches de vos collaborateurs ou celles de leurs collègues. Dans le cas contraire, il vous faut y répondre. Néanmoins, exprimer un préjugé négatif face à une situation nouvelle, un changement d’organisation ou de personne reste un réflexe normal qui reflète la valeur négative qu’on leur prête. Or, dans le milieu professionnel, cette capacité de jugement rapide et de liberté d’opinion est très souhaitée, et les convictions y sont donc légion. Elles s’expriment de diverses façons :

  • en termes d’inutilité : c’est nul, ça ne sert à rien, ça ne marche pas, c’est trop difficile à utiliser, ça sert à nous « fliquer », etc. ;
  • en termes d’erreur de cible : ce n’est pas pour nous, c’est juste pour faciliter le travail des responsables, c’est juste pour nous embêter, etc. ;
  • en termes de résultats négatifs : c’est ennuyeux, c’est dégradant, c’est salissant, ça gêne un/une tel(elle), c’est malhonnête, etc. ;
  • en termes d’incapacité personnelle : j’ai toujours été mauvais en…, je perds toujours trop de temps, de toute façon je rate toujours quand, etc.

Détecter ces convictions bloquantes afin de les réduire et d’aider votre collaborateur à les dépasser est un travail important. Mais le risque est de tomber dans un affrontement délétère. Voici quelques attitudes pour répondre utilement à ce type d’objections.

Comment répondre à un préjugé ?

La difficulté avec une objection fondée sur une opinion est qu’elle prend racine dans un vécu singulier. De ce fait, il est aisé pour votre collaborateur de donner beaucoup d’exemples concrets mettant en évidence sa réalité, à ses yeux. Or, en fait, elle met en lumière une vision souvent déformée de la situation. Par exemple, un collaborateur trouvera que négocier est malhonnête, ou manipulateur, sans percevoir que le premier objectif d’une négociation est de revoir sa position personnelle pour trouver un consensus par-delà les conceptions de chacun.

Tel autre jugera votre nouvel objectif comme inutile car il a déjà été demandé dans le passé et s’est soldé par un échec, sans percevoir que la situation a changé depuis cette époque, etc.

Le principe à respecter pour répondre et réagir utilement à ces préjugés, est de ne pas s’opposer immédiatement à ce qui a été énoncé par votre collaborateur. Il faut plutôt l’interroger d’abord sur ce qu’il entend par l’avis qu’il émet, lui faire évoquer vos attitudes ou des faits qui étayent son opinion et le conduisent à considérer la situation ou ce que vous souhaitez de lui comme contraire à son préjugé. Fort de cette meilleure perception, vous verrez mieux ce que le collaborateur n’a pas correctement perçu et ce qu’il interprète de la situation. Il vous sera alors possible de lui exprimer les faits qui montrent que ce qu’il pensait n’est pas réel, sans pour autant lui montrer votre opposition.

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Pascal Jacquin

Expert en communication interpersonnelle

20 ans d’expérience comme responsable commercial, puis comme directeur de la formation dans diverses grandes entreprises.

Consultant depuis 2004 en ingénierie pédagogique et spécialiste des domaines …