Rémunérer un stagiaire
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Les stages pédagogiques ont pour but prioritaire de compléter une formation théorique par une expérience pratique en entreprise.
Depuis le 1er septembre 2010, seuls les stages intégrés à un cursus sont autorisés et considérés comme stages à part entière.
Un stage en entreprise doit remplir deux conditions pour être considéré comme un stage intégré :
- la finalité et les modalités du stage doivent être prévues dans l’organisation de la formation ;
- le stage doit faire l’objet d’une restitution de la part de l’étudiant soumise à évaluation.
Le jeune en stage n’est pas titulaire d’un contrat de travail, il n’est donc pas salarié. Il ne doit pas assurer une tâche régulière correspondant à un poste permanent dans l’entreprise.
Déterminer s’il y a obligation ou non de rémunérer le stagiaire
Tous les stages en entreprise d’une durée supérieure à 2 mois, consécutifs ou non, doivent obligatoirement être rémunérés.
Le stagiaire n’étant pas un salarié de l’entreprise, la rémunération versée par l’employeur est une gratification. Elle n’a pas le caractère de salaire.
Pour les stages dont la durée initiale est inférieure à 2 mois, il peut être inséré une clause indiquant que l’employeur se réserve la possibilité, en cas de stage satisfaisant, de rémunérer le stagiaire.
Fixer le montant de la gratification
Vous êtes libre de fixer la gratification que vous souhaitez, mais elle doit être précisée dans la convention de stage. Son montant minimum peut être fixé par convention de branche ou par accord professionnel étendu ou, à défaut, par décret.
Le montant horaire fixé par décret est de 12,50 % du plafond horaire de la Sécurité sociale (23 euros pour l’année 2013).
Ce montant est à calculer en fonction de la durée de travail du stagiaire.
Calculer les cotisations et contributions salariales et patronales
La gratification versée au stagiaire bénéficie d’une exonération de charges sociales dans la limite d’une franchise.
Déterminer le seuil d’exonération applicable à votre stagiaire
Ce seuil est apprécié au moment de la signature de la convention de stage, en tenant compte du temps de présence mensuel prévu au cours du stage.
Le calcul de la limite d’exonération, que l’on appelle aussi franchise ou plafond, est fixé comme suit :
Plafond horaire de la Sécurité sociale x 12,50 % x nombre d’heures effectuées par le stagiaire sur le mois considéré
Elle correspond au montant minimum de la gratification fixé par décret (soit, pour 2013, 436,05 euros par mois civil pour un stage à temps plein 35 heures).
Si vous maintenez le montant de la gratification en cas d’absence justifiée (production d’un arrêt maladie, fermeture de l’entreprise, etc.), le seuil est calculé sans neutraliser ces heures d’absence indemnisées. Vous pouvez toutefois appliquer un prorata en cas de stage commençant ou se terminant en cours de mois.
Déterminer les cotisations sociales dues
Afin d’établir si vous dépassez la franchise, il vous faut déterminer l’assiette des cotisations. Vous devez tenir compte de la gratification versée ainsi que des avantages en espèces et en nature (repas, hébergement). Notez que vous devez également prendre en compte votre participation au financement de titres restaurant pour l’appréciation de la limite d’exonération.
Les sommes versées aux stagiaires au titre des remboursements de frais professionnels sont exclues de l’assiette des cotisations sous réserve d’utilisation conforme à leur objet et de justificatifs. La participation pour le transport du stagiaire s’inscrit dans ce cadre.
Si l’assiette de cotisations calculée ne dépasse pas la franchise, aucune cotisation ni contribution de Sécurité sociale (inclus CSG/CRDS) n’est due.
Si l’assiette de cotisations calculée est supérieure au seuil applicable, vous devrez des cotisations sociales seulement sur la part dépassant le seuil.
Par exemple, si votre stagiaire travaille tout le mois 35 heures par semaine et qu’il perçoit une gratification mensuelle égale à 500 euros, les cotisations seront calculées sur la base suivante : 500 – 436,05 = 63,95 € en 2013.
Vous calculerez le montant des cotisations et contributions sociales de la Sécurité sociale (y compris la cotisation AT/MP) aux taux de droit commun sur la base obtenue.
Mais, quel que soit le montant de la gratification, les cotisations d’assurance-chômage et de retraite complémentaire ne sont pas dues.
Payer la gratification
Pour les stages d’une durée supérieure à 2 mois, vous devez verser la gratification tous les mois à votre stagiaire. Cette gratification est due à compter du premier jour du stage. En cas de suspension ou de résiliation de la convention de stage, vous devez verser la gratification prévue au prorata de la durée effectuée.
Pour les stages n’excédant pas 2 mois, vous pouvez verser la gratification à la fin du stage, le jour du départ de votre stagiaire par exemple, ou tous les mois.
Cet article-conseil est extrait de la publication « Gestion pratique du personnel et des rémunérations du BTP ». Vous trouverez aussi à l’intérieur nos conseils, les principales erreurs à éviter et des questions-réponses.
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