Rupture conventionnelle : une erreur sur la date de la rupture ou une indemnité trop faible remet-elle en cause sa validité ?
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Rupture conventionnelle : conditions de validité
La rupture conventionnelle doit résulter d’un accord commun entre le salarié et l’employeur ; aucune des deux parties ne doit l’imposer à l’autre.
Vous pouvez utiliser ce type de rupture pour rompre le CDI d’un salarié sauf exception (par exemple en cas de plan de sauvegarde de l’emploi).
Il faut également respecter une procédure particulière qui démarre avec l’organisation d’un ou plusieurs entretiens avec le salarié concerné, la signature d’une convention de rupture et son homologation par l’administration.
Mais même une fois homologuée, la rupture conventionnelle peut être contestée dans un délai de 12 mois. La validité de la rupture peut ainsi être remise en cause lorsqu’il y a eu une fraude ou un vice du consentement d’une des parties.
Encore faut-il prouver l’existence de ce vice du consentement…
Rupture conventionnelle : distinguer une simple erreur d’une fraude ou d’un vice du consentement
La Cour de cassation s’est prononcée récemment sur la validité d’une rupture conventionnelle homologuée qui contenait des erreurs.
Elle a ainsi jugé qu’une erreur commune du salarié et de l’employeur sur la date de la rupture conventionnelle (fixée en l’espèce 3 jours avant la date d’homologation) n’entraîne pas, en elle-même, la nullité de la convention de rupture. Il en va de même lorsque le montant de l’indemnité accordée au salarié est inférieur à celui qui lui est dû (à savoir le montant de l’indemnité de licenciement).
En effet, dans un tel cas de figure, la cour d’appel peut rectifier la date de la rupture et accorder une indemnité complémentaire au salarié.
Pour qu’il y ait nullité de la rupture conventionnelle, il aurait fallu que le salarié démontre en quoi cette erreur avait vicié son consentement.
Pour suivre toute l’actualité jurisprudentielle sur la rupture conventionnelle, les Editions Tissot vous conseillent leur documentation « Droit du travail et sa jurisprudence commentée ».
Anne-Lise Castell
DARES, statistiques, les ruptures conventionnelles, les données de juillet 2015 (35.984 demandes)
Cour de cassation, chambre sociale, 8 juillet 2015, n° 14–10139 (une erreur commune de date ou une indemnité inférieure au minimum légal ne remettent pas en cause en soi la validité de la rupture conventionnelle)
Cour de cassation, chambre sociale, 9 juin 2015, n° 14–10192 (il y a vice du consentement si l’employeur ne respecte pas les engagements pris lors de l’entretien)
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