Santé sur les chantiers : état des lieux un an après la campagne sur l’hygiène lancée par l’OPPBTP

La campagne pour promouvoir l'amélioration de l'hygiène sur les chantiers dans le secteur du BTP de l’OPPBTP, qui a eu lieu du 9 octobre au 20 novembre 2023, a été menée en partenariat avec la Direction Générale du Travail, la Caisse nationale d’Assurance maladie, les services de prévention de santé au Travail du BTP et interprofessionnel et l’ACIM-DLR/SUM.

Le bilan de cette campagne est plutôt positif. Il montre que 83 % des entreprises interrogées sont à l’écoute de ce sujet.

72 % indiquent que la campagne a engendré une prise de conscience de l’importance de l’hygiène sur les chantiers et leur a permis d’identifier leurs problématiques et une marge importante de progression.

Il ressort de cette campagne que le niveau d’information concernant cette sensibilisation de l’hygiène sur les chantiers ne fait que s’améliorer et que les moyens et outils mis à disposition par l’OPPBTP donnent envie d’en prendre connaissance.

L’évaluation portait sur :

• l’accès à l’eau ;
• l’accès aux toilettes ;
• les conditions de prise de pauses et de repas ;
• les vêtements de protection.

Même si la notion d’hygiène est importante, 20 % des TPE ne mettent pas d’action en place pour la favoriser sur les chantiers.

Les chefs d’entreprise se disent concernés par l’hygiène et 71 % des salariés interrogés s’estiment satisfaits par la situation sur les chantiers.

Il est à retenir de cette campagne que de nombreux sujets restent à améliorer en termes d’organisation de chantier et de planification de la conception des bases vie. Elles pourraient ainsi être intégrées dès le commencement du chantier.

Les résultats obtenus permettent d’identifier des zones d’attention. Ainsi, les témoignages permettent d’établir que :

• 46 % des locaux sont insuffisamment entretenus ;

• entre 80 et 98 % des interrogés affirment disposer d’un point d’eau ;

• entre 24 et 27 % affirment recourir au système « D » pour avoir de l’eau (ex : jerrican, eau publique) ;

• 44 % des chantiers ne disposent pas de douche bien que les travailleurs soient exposés à des polluants ;

• dans les 2/3 des cas, les vêtements de protection exposés aux polluants sont lavés à la maison, ce qui représentent un risque de contamination (y compris pour l’entourage familial) ;

• entre 15 et 29 % des repas sont pris dans les véhicules, voire 33 % pour les salariés du TP et 47 % pour les chantiers courts.

Le point d’eau est en général acquis, mais pour le reste des efforts sont à effectuer.

Néanmoins, la problématique majeure reste que cette obligation est limitée à la durée des chantiers. En effet, pour les chantiers d'une durée inférieure à 4 mois, l'employeur est autorisé à déroger aux règles de droit commun en matière d'installations sanitaires et de restauration.

Il existe certainement une différence notoire entre les grands chantiers et les petits chantiers et les grandes entreprises et les petites entreprises dont les moyens et les outils ne sont pas identiques.

Cela étant, chaque salarié devrait pouvoir bénéficier des commodités sur son chantier.

En conclusion, il reste encore de nombreuses améliorations à faire, notamment en anticipant l’organisation des chantiers et en optimisant également l’entretien des bases vie, douches et WC lorsqu’ils sont présents.

Ceci devrait faire partie intégrante de la santé et sécurité tel que cela est défini et obligé par le Code du travail dans le cadre de la prévention des risques.

OPPBTP, « Bilan de la campagne hygiène dans le BTP : des pistes d’amélioration nécessaires » ? communiqué, septembre 2024