Départ en préretraite d’un salarié protégé : la protection spéciale joue
Temps de lecture : 3 min
Contenu ancien
Il se peut que les informations contenues dans cet article et les liens ne soient plus à jour.
Les faits
Un salarié, titulaire de plusieurs mandats, demande fin 2006 à bénéficier du dispositif de départ en préretraite mis en place au sein de sa société dans le cadre d’un accord de réduction d’effectifs et dans la perspective d’un plan de sauvegarde de l’emploi.
Remplissant les conditions d’âge et le nombre de trimestres nécessaires, l’élu se porte candidat pour bénéficier du dispositif. Il se voit notifier la rupture de son contrat de travail en février 2007.
Le salarié saisit le conseil des prud’hommes quelque temps plus tard pour demander divers dommages et intérêts, car il estime la rupture est nulle, l’employeur n’ayant pas au préalable saisi l’inspection du travail.
Pour respecter la procédure applicable à la rupture du contrat de travail d’un salarié protégé, les Editions Tissot vous conseillent leur « Guide pratique des représentants du personnel ».
Ce qu’en disent les juges
Les juges de la cour d’appel donnent raison à l’intéressé et lui octroient près de 70.000 euros d’indemnités.
L’employeur se défend d’avoir violé la loi et forme un pourvoi en cassation.
Pour lui, le départ volontaire à la retraite est un mode de rupture autonome du contrat de travail, qui n’est pas subordonné au respect de la procédure spéciale de licenciement des salariés protégés : c’est le salarié qui a choisi de partir. Or, lorsqu’un représentant du personnel prend l’initiative de la rupture, il n’y a pas lieu de saisir au préalable l’inspecteur du travail.
L’employeur n’obtient pas gain de cause devant la Cour de cassation. Les juges, qui confirment la décision de la cour d’appel, déclarent que « l’adhésion d’un salarié investi d’un mandat représentatif à un dispositif de préretraite mis en place par l’employeur dans le cadre d’un plan de réduction d’effectifs ne dispense pas ce dernier de son obligation d’obtenir l’autorisation de l’administration du travail avant la rupture du contrat ».
A retenir
Dans cette affaire, c’est l’employeur qui propose l’adhésion au dispositif de préretraite, dispositif qui s’inscrit dans le cadre d’un plan de réduction d’effectifs. Le salarié ne fait que l’accepter. Il ne serait pas parti sinon.
Cour de cassation, chambre sociale, 6 juillet 2011, n° 10–15406 (l’adhésion d’un salarié protégé à un dispositif de préretraite oblige ce dernier à demander l’autorisation de l’inspecteur du travail avant la rupture du contrat)
- Licenciement après la période de protection : l’impact d’une décision de refus de licencier préciséPublié le 20/12/2024
- Mise à pied disciplinaire : l’accord du salarié protégé n’est pas exigéPublié le 16/12/2024
- Congé de formation économique, sociale, environnementale et syndicale : à quelle durée annuelle avez-vous droit ?Publié le 12/12/2024
- Protection liée au mandat extérieur à l’entreprise : précisions sur la date butoir pour en informer l’employeurPublié le 11/12/2024
- Discrimination syndicale : elle peut être reconnue indépendamment de toute comparaison avec d’autres salariésPublié le 29/11/2024