Difficultés de recrutement des entreprises : un bon levier d’action pour les élus du personnel ?
Temps de lecture : 4 min
Contenu ancien
Il se peut que les informations contenues dans cet article et les liens ne soient plus à jour.
Voilà un sujet passé globalement sous silence. Les représentants du personnel ont des rôles bien connus dans les entreprises, la remontée des réclamations, le rendu d’avis au nom du personnel, la gestion des activités sociales et culturelles, voire la négociation d’accord. Mais rien ne les empêche de faciliter la politique de recrutement menée par leur direction. Une bonne occasion de gagner en rapport de force et d’assoir une légitimité auprès des salariés.
Recrutement et rôle des élus du CSE : participer au sourcing et à la communication
Du buzz a été fait autour du cas d’une entreprise qui a mis en place une prime de 4000 euros pour tout salarié parrainant la candidature d’un futur embauché. Ce cas n’est pas isolé et démontre la réalité des difficultés de recrutement rencontrées en ce moment dans de nombreux secteurs d’activité.
Pôle Emploi a communiqué en avril 2022 une infographie intitulée « les intentions d’embauche en 2022 ». Les statistiques montrent que les employeurs considèrent que leurs difficultés de recrutement reposent majoritairement sur un nombre insuffisant de candidats et sur le profil inadéquat des candidats. L’image de l’entreprise peut aussi jouer. Or, les élus peuvent aider leur entreprise pour résoudre ces difficultés.
Pour le CSE, il est facile de suivre le taux de turn-over et le nombre d’embauches effectuées en CDI, CDD ou intérim car ces informations sont communiquées régulièrement par l’employeur. Et donc d’analyser le niveau de tension au niveau du recrutement.
Si la direction n’a pas mobilisé ouvertement les salariés ou les élus pour aider l’entreprise dans la recherche de bons candidats, pourquoi les élus ne prendraient pas l’initiative ? Il est de l’intérêt de l’entreprise de disposer d’une main d’œuvre qualifiée et en nombre suffisant. Et dans l’intérêt aussi des élus. Cela va éviter une hausse de la charge de travail, une hausse du travail précaire, la baisse des électeurs et potentiels candidats aux élections professionnelles, etc.
La suite du contenu est réservée aux abonnés à l'Actualité Premium
Essayez l'Actualité Premium
À partir de 9,90€ / mois- Déblocage de tous les articles premium
- Accès illimité à tous les téléchargements
Recrutement et rôle des élus du CSE : participer au sourcing et à la communication
Du buzz a été fait autour du cas d’une entreprise qui a mis en place une prime de 4000 euros pour tout salarié parrainant la candidature d’un futur embauché. Ce cas n’est pas isolé et démontre la réalité des difficultés de recrutement rencontrées en ce moment dans de nombreux secteurs d’activité.
Pôle Emploi a communiqué en avril 2022 une infographie intitulée « les intentions d’embauche en 2022 ». Les statistiques montrent que les employeurs considèrent que leurs difficultés de recrutement reposent majoritairement sur un nombre insuffisant de candidats et sur le profil inadéquat des candidats. L’image de l’entreprise peut aussi jouer. Or, les élus peuvent aider leur entreprise pour résoudre ces difficultés.
Pour le CSE, il est facile de suivre le taux de turn-over et le nombre d’embauches effectuées en CDI, CDD ou intérim car ces informations sont communiquées régulièrement par l’employeur. Et donc d’analyser le niveau de tension au niveau du recrutement.
Si la direction n’a pas mobilisé ouvertement les salariés ou les élus pour aider l’entreprise dans la recherche de bons candidats, pourquoi les élus ne prendraient pas l’initiative ? Il est de l’intérêt de l’entreprise de disposer d’une main d’œuvre qualifiée et en nombre suffisant. Et dans l’intérêt aussi des élus. Cela va éviter une hausse de la charge de travail, une hausse du travail précaire, la baisse des électeurs et potentiels candidats aux élections professionnelles, etc.
Néanmoins se pose une question simple : comment agir ? Il n’y a pas de réponse unique. Il appartient aux élus d’échanger entre eux pour déterminer les actions en entreprendre, si possible en travaillant conjointement avec le service RH de l’entreprise pour maximiser l’efficacité de ces actions.
Des pistes ? En voici quelques-unes :
- prévoir lors des entretiens de recrutement un temps de rencontre en tête-à-tête entre un élu du personnel et le candidat ;
- communiquer auprès des salariés sur les postes à pourvoir en interne ;
- travailler avec le service du personnel sur l’argumentaire de recrutement ;
- intervenir au côté du service RH pour présenter l’entreprise lors des bourses à l’emploi ;
- co-construire un système de partenariat favorable aux salariés mobilisant leur réseau personnel.
Conseil
Et si la direction refuse l’aide des élus ? Cette attitude serait contreproductive. Toutefois, les élus ont la capacité de forcer un dialogue sur le process de recrutement en se basant sur l’article L. 2312-38 du Code du travail. Pour rappel, cet article impose la consultation des élus du CSE « sur les méthodes ou techniques d'aide au recrutement des candidats à un emploi ainsi que sur toute modification de celles-ci ».
Recrutement et rôle des élus du CSE : gagner des électeurs et du rapport de force
Quoi de mieux pour gagner la confiance d’un salarié et s’assurer de son soutien que d’avoir participé à son embauche ? Que de l’avoir rencontré en personne dès son recrutement ?
Cette confiance va se développer à condition pour les élus de présenter sincèrement leur entreprise lors de leur première rencontre avec le futur collègue. Et en profiter pour leur présenter aussi le rôle du CSE ! Une fois l’embauche actée, il est essentiel d’aller à plusieurs reprises au contact du nouvel embauché pour s’enquérir de ses ressentis sur sa prise de fonction, l’accompagner sur la résolution d’éventuelles problématiques rencontrées et lui présenter plus en détail les missions et le fonctionnement du CSE.
Un salarié heureux dans son emploi, avec lequel les élus ont tissé des relations de confiance, fera peut-être un très bon candidat aux prochaines élections professionnelles, une fois atteinte l’ancienneté minimale d’un an pour candidater ! Et il sera un électeur probablement fidèle aux personnes l’ayant aidé dès son arrivée dans l’entreprise.
Important
Vis-à-vis de la direction, aider au recrutement est une action permettant de gagner la confiance et d’obtenir une crédibilité dans le rapport de force. Cela démontre le sérieux des élus et leur volonté de ne pas bloquer le développement de l’entreprise mais bien de le favoriser. Des réussites provoquées par les élus en matière de recrutement seront autant de cartes à jouer pour les élus à mobiliser sur de futurs échanges autour d’autres sujets avec la direction. Par exemple lorsqu’il s’agira de convaincre la direction d’augmenter les budgets dédiés à la formation pour réduire le turnover.
« Les intentions d’embauches en 2022 » Infographie réalisée par Pôle Emploi en date du 5 avril 2022
Expert en droit du travail et relations sociales, www.didrh.fr
Auteur des documentations SOCIAL BATIMENT, SOCIAL TRAVAUX PUBLICS et RESPONSABLE ET GESTIONNAIRE PAIE BTP pour les Editions Tissot. Formateur en droit du travail auprès des entreprises et des …
- Des élus du CSE ont-ils le pouvoir d’imposer à l’employeur le respect de la limite des trois mandats successifs pour l’élection professionnelle à venir ?Publié le 17/01/2025
- L’actualité sociale de la semaine : travail au froid, assouplissement de l’utilisation des titres restaurant, inaptitude et obligation de reprise du salairePublié le 17/01/2025
- Défense des salariés : la question de la semainePublié le 17/01/2025
- Rôles et missions du bureau du CSE : testez vos connaissances en 10 questionsPublié le 16/01/2025
- CSE : Ai-je le droit d'occuper simultanément la fonction d'élu titulaire et d'élu suppléant ?Publié le 15/01/2025