Heures de délégation : règles d’utilisation entre titulaire et suppléant
Temps de lecture : 3 min
Contenu ancien
Il se peut que les informations contenues dans cet article et les liens ne soient plus à jour.
Dans de nombreux comités d’entreprise, il est de pratique courante que le crédit d’heures soit partagé entre titulaires et suppléants. Il n’en demeure pas moins que cette pratique est illégale. Pourquoi ? Parce que le crédit d’heures est mensuel et individuel.
Heures de délégation : un crédit mensuel et individuel
Pour les membres du comité d’entreprise (et les délégués du personnel), les heures de délégation prennent la forme d’un crédit mensuel, dont l’utilisation est individuelle. De ce fait, on peut rappeler que :
- les heures de délégation ne se globalisent pas. Impossible pour plusieurs membres de CE de mettre en commun leurs heures de délégation et de se les partager ensuite ;
- un titulaire et un suppléant ne peuvent s’arranger pour partager ce quota de 20 heures au gré de leurs disponibilités personnelles et professionnelles ;
- un suppléant ne peut pas récupérer les heures de délégation qu’un titulaire n’aurait pas utilisées en totalité un mois donné.
Ces règles s’appliquent même si tous les élus du CE sont d’accord et même s’ils obtiennent en plus l’accord de l’employeur.
Nous vous proposons de télécharger gratuitement le tableau récapitulatif des heures de délégation accordées aux représentants du personnel, en fonction de leur mandat et de l’effectif de l’entreprise, issu de l’ouvrage « Guide pratique du secrétaire CE » des Editions Tissot.
Heures de délégation : interdiction du partage des heures
Le crédit d’heures de délégation ne peut pas être partagé entre titulaire et suppléant.
Il est impossible de faire figurer dans le règlement intérieur du CE une clause en ce sens, même si les élus sont d’accord, même si le président du CE n’y voit pas d’inconvénient, et même si le partage a été voté. Une telle clause serait nulle et non avenue.
En conséquences :
- un suppléant qui prend des heures de délégation sur la base d’un tel règlement commet une faute ;
- un titulaire qui souhaite prendre ses 20 heures de délégation malgré cette disposition ne commet pas de faute et doit être payé pour les heures utilisées.
Une convention collective ou un accord collectif ne peuvent pas non plus contenir une disposition prévoyant le partage des heures de délégation entre titulaires et suppléants. De telles clauses sont illégales et sont nulles de plein droit. Les représentants du personnel ne sauraient s’en prévaloir.
Si toutefois le partage des heures de délégation entre titulaires et suppléants se pratique dans l’entreprise, l’employeur qui décide d’y mettre un terme, unilatéralement et à tout moment, ne commet pas de délit d’entrave au fonctionnement régulier du comité d’entreprise.
Les élus doivent respecter cette règle sous peine de sanction.
- Représentants du personnel : peuvent-ils agir en exécution d’un engagement unilatéral de l’employeur ?Publié le 03/12/2021
- Passage du CE au CSE : des conséquences sur le contenu de la BDESPublié le 25/11/2021
- Rappel de budget de fonctionnement : délai pour agirPublié le 13/03/2020
- L’actualité sociale de la semaine : fermeture de l’entreprise, grève, rupture conventionnellePublié le 29/11/2019
- La liberté de circulation des représentants du personnel et le principe de sécurité dans l’entreprise : quelle articulation ?Publié le 29/11/2019