Non-respect des règles de proportionnalité : l’annulation de l’élection d’un élu du sexe surreprésenté reste sans incidence sur sa candidature
Temps de lecture : 3 min
Contenu ancien
Il se peut que les informations contenues dans cet article et les liens ne soient plus à jour.
Non-respect des règles de proportionnalité : annulation de l’élection d’un candidat
Les listes doivent comporter un nombre de femmes et d'hommes proportionnel à leur part respective au sein de chaque collège et être composées alternativement d’un candidat de chaque sexe jusqu’à épuisement des candidats d’un des sexes.
Si les listes ne respectent pas les règles de représentation proportionnée, une action peut être intentée devant le juge judiciaire. L’action qui est engagée après les élections professionnelles peut uniquement aboutir à l’annulation de l’élection d'un nombre d'élus du sexe surreprésenté égal au nombre de candidats du sexe surreprésenté en surnombre sur la liste de candidats au regard de la part de femmes et d'hommes que celle-ci devait respecter. Le juge annule l'élection des derniers élus du sexe surreprésenté en suivant l'ordre inverse de la liste des candidats (Code du travail, art. L. 2314-32).
La Cour de cassation vient de rappeler que l’annulation de l’élection d’un élu surnuméraire du sexe surreprésenté est la seule sanction prévue par l’article L. 2314-32 du Code du travail en cas de manquement aux règles de proportionnalité.
Non-respect des règles de proportionnalité : aucune incidence sur la candidature aux élections professionnelles
Dans la même affaire, il a été jugé que l’annulation d’un élu surnuméraire du sexe surreprésenté :
- ne fait perdre au salarié élu son mandat de membre du CSE qu’à compter du jour où elle est prononcée. Elle n’a pas d’effet rétroactif ;
- n’a aucune incidence sur la candidature aux élections professionnelles du salarié venant de perdre son mandat.
En l’espèce, un tribunal d’instance a annulé l’élection d’un salarié en qualité de membre titulaire du CSE car la liste présentée par l’organisation syndicale sur laquelle il figurait ne respectait pas les règles de représentation proportionnée des femmes et des hommes. L’employeur a saisi le tribunal d’instance car il lui reprochait d’avoir omis de prononcer l’annulation de la candidature de ce salarié. Selon l’employeur, l’annulation de l’élection aurait dû entraîner de plein droit l’annulation de tous les actes préparatoires, dont les actes de candidature. Le tribunal d’instance, approuvé par les Hauts Magistrats, a refusé de prononcer l’annulation de cette candidature au motif qu’aucune disposition ne prévoit la rétroactivité de l’annulation de l’élection.
Pour vous aider à contrôler la validité des listes électorales, les Editions Tissot vous recommandent leur documentation « Comité social et économique : agir en instance unique ».
Cour de cassation, chambre sociale, 30 septembre 2020, n° 19-15.505 (l’annulation de l’élection d’un élu surnuméraire du sexe surreprésenté ne fait perdre au salarié élu son mandat de membre du CSE qu’à compter du jour où elle est prononcée et reste sans incidence sur sa candidature aux élections professionnelles)
Juriste en droit social et rédactrice au sein des Editions Tissot
- L’actualité sociale de la semaine : retour sur quelques nouveautés au 1er janvier 2025Publié le 10/01/2025
- ASC : les chiffres à connaitre en 2025 pour les CSEPublié le 10/01/2025
- CSE et prise de contact avec les salariés : une liste nominative est-elle vraiment nécessaire ?Publié le 10/01/2025
- Peut-on être en même temps élu du CSE et conseiller prud'hommes ?Publié le 10/01/2025
- Défense des salariés : la question de la semainePublié le 10/01/2025