Responsabilité du comité d’entreprise en cas d’organisation d’un voyage

Publié le 03/05/2013 à 00:00, modifié le 11/07/2017 à 18:24 dans Comité d’entreprise.

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Si le comité central d’entreprise (CCE) qui organise un voyage n’en est pas le vendeur, il ne peut être responsable si le voyage ne se déroule pas comme prévu.

Les faits

Un salarié travaillant au sein de la banque HSBC achète, par l’intermédiaire du comité central d’entreprise (CCE) de cette dernière, un voyage au Pérou de 15 jours. Il verse 936 euros d’acompte.

Mais avant le départ, il est informé que la visite du site de Machu Picchu, pourtant au programme, ne se fera pas du fait de prévisibles pluies diluviennes.

Le salarié demande alors au CCE, qui subventionnait en partie le voyage, l’annulation du voyage et le remboursement des 936 € déjà versés.

Ce qu’en disent les juges

En première instance, le CCE est condamné à rembourser au salarié l’acompte de 936 € qu’il a versé. Les juges lui accordent également 100 € de dommages et intérêts.

Le tribunal estime que l’instance n’a pas informé le salarié de la fermeture du site du Machu Picchu, pas plus qu’elle ne l’a informé de la possibilité de résilier le contrat ou d’accepter une modification du voyage.

Pour le tribunal, ces obligations s’imposent au vendeur de voyages, selon l’article L. 211–13 du Code de tourisme : « lorsque, avant le départ, le respect d’un des éléments essentiels du contrat est rendu impossible par suite d’un événement extérieur qui s’impose au vendeur, celui-ci doit le plus rapidement possible en avertir l’acheteur et informer ce dernier de la faculté dont il dispose soit de résilier le contrat, soit d’accepter la modification proposée par le vendeur ».

La Cour de cassation n’est pas de cet avis. Pour elle, le tribunal de première instance a octroyé « par des motifs impropres » la qualité de vendeur au CCE. Il ne pouvait donc se voir reprocher le non-respect d’obligations auxquelles seule une agence de voyage est tenue.

Arrêt de la Cour de cassation, 1re chambre civile, 19 février 2013, n° 11–26881 (pdf | 5 p. | 40 Ko)

La Cour de cassation annule aussi la condamnation du CCE à verser des dommages et intérêts au salarié estimant que le comportement du CCE n’a causé au salarié aucun préjudice spécial « autre que celui de devoir agir en justice pour obtenir satisfaction ».

L’organisation de voyages ou excursions par le comité d’entreprise fait partie de ses activités sociales et culturelles. Pour en savoir plus sur ce qui peut rentrer ou non dans les activités sociales ou culturelles du CE, les Editions Tissot vous proposent leur documentation « Dictionnaire des représentants du personnel ».


Cour de cassation, 1re chambre civile, 19 février 2013, n° 11–26881 (le CCE n’étant pas le vendeur, il ne peut se voir reprocher le non-respect d’obligations auxquelles seule une agence de voyage est tenue)