Violation de l’obligation de discrétion par un élu du CE
Temps de lecture : 3 min
Contenu ancien
Il se peut que les informations contenues dans cet article et les liens ne soient plus à jour.
Les faits
A l’issue d’une réunion extraordinaire de CE, M. X…, délégué syndical et membre du comité d’entreprise de la société Astra Zeneca, contacte la presse pour révéler la suppression de 327 postes dans son entreprise « en poussant les salariés à la démission ou en procédant à leur licenciement pour faute », selon le salarié protégé.
Il précise aussi à l’AFP que 2/3 des suppressions de postes toucheront les visiteurs médicaux et 1/3 les salariés du siège.
L’employeur prononce alors une mise à pied disciplinaire de 15 jours à l’encontre de l’élu.
Celui-ci conteste cette mesure de mise à pied et demande la condamnation de l’employeur à lui payer diverses sommes.
Ce qu’en disent les juges
La cour d’appel comme la Cour de cassation approuvent la décision de l’employeur.
Les juges relèvent que le salarié, en sa qualité de membre du comité d’entreprise et dans le cadre des réunions de ce comité, a eu connaissance par l’employeur d’informations expressément présentées comme confidentielles.
L’information a été donnée sous forme d’une note, portant un tampon rouge indiquant sa confidentialité complété d’une mention rappelant ce caractère confidentiel et rappelant également que cette note ne pouvait « faire, à ce titre, l’objet d’une communication extérieure ».
D’autre part, il est établi qu’en sa qualité de délégué syndical, ce même salarié a divulgué ces informations à la presse, de plus en les déformant, ce qui était de nature à nuire aux intérêts de l’entreprise.
Aussi, les juges considèrent-ils qu’en agissant ainsi, l’élu s’est situé en dehors des règles normales d’exercice de ses fonctions. De tels faits caractérisent un manquement à l’obligation de discrétion, préjudiciable aux intérêts de l’entreprise.
La sanction de mise à pied prise par l’employeur est justifiée.
Cassation sociale, 6 mars 2012, n° 10–24367(divulguer à la presse des informations confidentielles présentées en réunion du CE justifie une sanction disciplinaire)
- Représentants du personnel : peuvent-ils agir en exécution d’un engagement unilatéral de l’employeur ?Publié le 03/12/2021
- Passage du CE au CSE : des conséquences sur le contenu de la BDESPublié le 25/11/2021
- Rappel de budget de fonctionnement : délai pour agirPublié le 13/03/2020
- La liberté de circulation des représentants du personnel et le principe de sécurité dans l’entreprise : quelle articulation ?Publié le 29/11/2019
- CSE : et si l'employeur ne réorganise pas d'élections dans les temps ?Publié le 18/09/2019