Absentéisme au travail : comment se situe l’année 2022 ?

Publié le 19/10/2022 à 09:27, modifié le 25/10/2022 à 15:15 dans Risques professionnels.

Temps de lecture : 4 min

Contenu ancien

Il se peut que les informations contenues dans cet article et les liens ne soient plus à jour.

Le baromètre Malakoff Humanis 2022 fait état d’une augmentation de l’absentéisme en 2022, imputable notamment aux troubles psychologiques qui deviennent le deuxième motif d’arrêt de travail après les maladies ordinaires.

L’absentéisme pour motifs psychologiques en forte augmentation en 2022

Avec plus de 40 % des salariés arrêtés chaque année depuis 2016, l’absentéisme maladie constitue un problème majeur en entreprise. Si le taux global d’absentéisme reste relativement stable depuis sept ans, le baromètre Malakoff Humanis publié le 8 septembre 2022 montre toutefois que de nombreuses disparités se cachent derrière ce chiffre.

Après une légère baisse en 2020 et en 2021, le taux d’absentéisme maladie est remonté en 2022 à son niveau de 2016 soit 42 %. Si les femmes apparaissent comme particulièrement touchées (48 %), les managers et les jeunes ne sont pas en reste. Pour ces derniers, le baromètre révèle une dégradation importante de leur état de santé mentale.

Les maladies ordinaires restent la première cause d’absentéisme maladie (27 %). Elles sont directement suivies des troubles psychologiques qui arrivent en deuxième position en 2022 (20 %), dépassant ainsi les troubles musculo-squelettiques (16 %). Les motifs psychologiques constituent par ailleurs le principal motif des arrêts de travail longs. Selon Malakoff Humanis, l’augmentation des troubles psychologiques s’explique notamment par l’anxiété provoquée par le contexte global, mais aussi les fragilités personnelles et l’augmentation des risques psychosociaux due aux nouvelles exigences du travail (rapidité, télétravail, etc.).

L’environnement professionnel constitue la principale cause des arrêts pour motifs psychologiques selon les salariés (pratiques managériales, exigences du travail, rapports sociaux). Les dirigeants invoquent quant à eux plutôt des causes extérieures à l’entreprise, telles qu’un contexte familial compliqué.

Hausse des arrêts de travail longs et du désengagement professionnel

L’un des principaux enseignements de l’étude concerne la hausse des arrêts de travail longs. En 2022, ils représentent ainsi 14 % des arrêts de travail contre 9 % en 2018. En 2022, 64 % des entreprises ont été concernées par au moins un arrêt longue durée sur les 12 derniers mois. Selon Malakoff Humanis, cette hausse s’explique notamment par le vieillissement de la population active. Les principales conséquences sur les entreprises concernent le remplacement mais aussi les difficultés de réorganisation du service ou de l’entreprise concernés.

A noter que les arrêts courts ont pour leur part diminué ces dernières années, passant de 29 % en 2018 à 22 % en 2022. Une baisse qui peut s’expliquer notamment en raison du recours massif au télétravail. Les arrêts de durée moyenne connaissent quant à eux une relative stabilité.

L’étude révèle aussi une hausse notable du désengagement des collaborateurs. En 2022, 39 % des salariés se déclarent ainsi « pas ou peu engagés dans leur travail » contre 35 % en 2020.

Absentéisme : quelles actions de prévention ?

Au-delà des impacts personnels sur les collaborateurs et les managers concernés par la prise de ces arrêts de travail, l’absentéisme génère aussi des coûts directs et indirects importants pour les entreprises (prise en charge du salaire du salarié absent, remplacement, gestion, pertes de productivité, coûts sociaux). 60 % des dirigeants déclarent ainsi que l’absentéisme constitue un sujet de préoccupation important.

Si la mise en place d’actions de prévention augmente selon les salariés, elle reste toutefois insuffisante. Pour les dirigeants comme pour les salariés, le premier levier à activer concerne l’évolution de l’organisation du travail, avec notamment une meilleure prise en compte des attentes et aspirations des salariés. Le deuxième concerne l’évolution des pratiques managériales. Selon Malakoff Humanis, quatre solutions principales sont indispensables :

  • une analyse fine des données de l’absentéisme dans toutes les entreprises ;
  • un diagnostic approfondi de ces données ;
  • la mise en place d’un plan d’actions adapté à chaque motif d’absentéisme ;
  • l’accompagnement des managers et leur formation pour les aider à faire face aux nouvelles exigences de leur fonction.


Baromètre annuel Absentéisme de Malakoff Humanis

5460

Clara Godin

Juriste, rédactrice en droit de l’environnement et santé-sécurité au travail

Titulaire du Master 2 en droit de l’environnement de l’Université Paris-Saclay, j’ai d’abord exercé en bureau d’études en tant que juriste consultante hygiène-sécurité-environnement (HSE). J’exerce …