Amiante : analyse préalable des risques

Publié le 27/11/2013 à 08:51, modifié le 11/07/2017 à 18:25 dans Risques professionnels.

Temps de lecture : 4 min

Contenu ancien

Il se peut que les informations contenues dans cet article et les liens ne soient plus à jour.

Pour toute opération comportant des interventions sur l’amiante, chaque acteur concerné par le projet, tel que le maître d’ouvrage, le maître d’oeuvre, le chef d’entreprise, le coordonnateur SPS doit réaliser une analyse des risques sur l’ensemble des phases de l’opération.

L’analyse du risque amiante doit tenir compte des aspects suivants :

  • les options techniques prises sur :
    • l’organisation du travail ;
    • la planification du chantier (étapes, délais, coût, etc.) ;
    • les moyens humains et matériels ;
    • les modes opératoires ;
    • les moyens de décontamination des personnels et les matériels envisagés ;
    • les équipements de travail et de protection ;
    • la formation des personnels aux techniques envisagées ;
    • le choix des engins et du matériel ;
    • etc.les contraintes liées à la situation telles que :
    • les caractéristiques du site d’intervention et la localisation de l’amiante, comme par exemple, les conditions d’accès, les activités à proximité, la rose des vents, la présence de réseaux enterrés, etc. ;
    • l’utilisation actuelle et future du site ;
    • les matériaux contenant de l’amiante (MCA) ou les affleurements présents dans le sol (nature, quantité, type, etc.) ;
    • etc.

En fonction des aspects indiqués ci-avant, les risques de l’opération devront donc être identifiés, notamment :

  • les niveaux d’exposition attendus pendant les différentes phases de l’opération (émissions de poussières, circulation sur la zone, production et évacuation de déchets, etc.) ;
  • les risques résiduels ou consécutifs aux interventions sur les terrains amiantifières ;
  • les risques chimiques, mécaniques, électriques ;
  • la charge physique liée à la pénibilité du port des EPI, aux conditions météorologiques, aux postures de travail, aux manutentions des matériels, etc.
  • les risques de chute de hauteur, de plain-pied, d’ensevelissement ;
  • etc.

Cette évaluation des risques permettra en amont de définir les mesures de prévention et de protection à mettre en œuvre de manière à supprimer le risque ou à défaut à atteindre un niveau le plus bas possible.

Toutes les informations issues de l’évaluation des risques, seront utilisées, d’une part, par les donneurs d’ordres pour établir des appels d’offre et déterminer les certifications éventuelles requises pour l’entreprise. Et, d’autre part, pour les entreprises afin d’établir leur offre et rédiger les documents requis (comme par exemple, le PPSPS, le plan de prévention, les modes opératoires, etc.).

Le donneur d’ordre doit donc effectuer une recherche exhaustive préalable des zones amiantifères et des zones polluées aves des MCA.

Le repérage des zones amiantifères doit se faire a minima à deux niveaux :

  • par la réalisation des études de détail pour évaluer le risque (faisabilité puis études de projet) ;
  • par la consultation des cartographies existantes établies par le Bureau de recherche géologique et minière du ministère de l’Ecologie.

Pour ce qui concerne, les sites et sols pollués, la connaissance de la présence d’amiante peut s’effectuer en croisant les données issues de bases de données BASOL et BASTIA, ainsi que la connaissance des activités et des produits stockés, manipulés ou transformés sur site.

Ces repérages exhaustifs, menés dès la phase de conception et avant la consultation des entreprises, permettront aux donneurs d’ordre :

  • de profiter du repérage et de la délimitation de zones de travaux pour décider de traiter ou non, les zones polluées ou les affleurements ;
  • d’intégrer les contraintes financières et techniques du projet ;
  • de donner au coordonnateur SPS les moyens d’exécuter sa mission et d’élaborer un PGC adapté aux risques identifiés ;
  • d’organiser et optimiser au mieux l’opération au cours de laquelle les MCA sont traités.

Les travailleurs exposés au risque amiante doivent bénéficier d’une formation spécifique. Ses modalités vous sont expliquées dans le document suivant :

Modalités de la formation des travailleurs à la prévention des risques liés à l’amiante (pdf | 1 p. | 46 Ko)

Pour tout savoir sur les mesures à mettre en place concernant les salariés exposés à l’amiante, les Editions Tissot vous proposent leur documentation « Schémas commentés en Santé et Sécurité au travail ».

Référence : Travaux en terrains amiantifères, opérations de génie civil et de bâtiment et de travaux publics – Guide de prévention – ED 6142, septembre 2013 de l’Institut National de Recherche et de Sécurité.