Avis d'inaptitude : une erreur de plume peut malgré tout dispenser l’employeur de son obligation de reclassement

Publié le 05/07/2024 à 10:00, modifié le 26/07/2024 à 15:24 dans Obligations de l’employeur.

Temps de lecture : 4 min

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Par exception, la déclaration d’inaptitude d’un salarié peut ne pas assujettir l’employeur à une obligation de reclassement. Pour cela, il faut que l’avis émis par le médecin du travail reporte l’une des mentions prévues à cet effet dans la loi. Cette exigence, strictement appliquée par la Cour de cassation, a fait l’objet d’une interprétation plus pondérée dans un arrêt récemment publié.

Dispense de l’obligation de reclassement : l’exigence d’une mention expresse du médecin du travail

D’ordinaire, la déclaration d’inaptitude d’un salarié soumet l’employeur à une obligation de reclassement.

Par exception néanmoins, il peut en être dispensé dès lors que l’avis émis par le médecin du travail mentionne expressément :

  • en cas d’inaptitude résultant d’une maladie ou d’un accident non professionnel : que « tout maintien du salarié dans un emploi serait gravement préjudiciable à sa santé » ou que « l'état de santé du salarié fait obstacle à tout reclassement dans un emploi » (art. L. 1226-2-1 du Code du travail)

  • en cas d’inaptitude résultant d’une maladie professionnelle ou d’un accident du travail : que « tout maintien du salarié dans l'emploi serait gravement préjudiciable à sa santé » ou que « l'état de santé du salarié fait obstacle à tout reclassement dans l'emploi » (art. L. 1226-12).

Rappel

En cas de dispense, l’employeur se retrouve en mesure de procéder au licenciement du salarié pour inaptitude et impossibilité de reclassement.

A plusieurs reprises, la Cour de cassation a exprimé sa très grande fermeté envers des avis qui, bien que calqués sur les prescriptions du législateur, proposaient des formulations divergentes. Aussi, la chambre sociale a considéré que l’employeur ne pouvait être exonéré de son obligation de reclassement si l’avis d’inaptitude indiquait que :

  • l’état de santé du salarié faisait obstacle sur le site à tout reclassement dans un emploi ;

  • l'état de santé de la salariée faisait obstacle à tout reclassement dans un emploi dans cette entreprise.

Bon à savoir

En manquant à son obligation de reclassement, l’employeur prive le licenciement qu’il prononce de cause réelle et sérieuse.

Pour autant, cette inflexibilité n’est pas absolue, programmée. Comme l’illustre une récente décision de la Cour de cassation, les juges savent également faire preuve d’agilité lorsque les termes de l’avis l’exigent.

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