Bonheur au travail : illusion ou nouvel horizon ?

Publié le 17/04/2024 à 07:41 dans Risques professionnels.

Temps de lecture : 6 min

Contenu réservé aux abonnés à l'Actualité Premium

Contenu proposé par les :

Logo

Moins de jargon, plus de solutions

Les Éditions Tissot facilitent l'application du droit du travail au quotidien dans les entreprises.

Personne n’a pu passer à côté de cette formule choc, devenue pour beaucoup exaspérante, du « bonheur au travail ». A tel point que certains ambitionnent de le trouver en cessant de travailler contre un salaire. Retour sur ce phénomène avec Marianne Mercier, consultante en philosophie pratique et présidente du média associatif La Pause Philo.

Depuis quand parle-t-on de bonheur au travail ?

Je dirais que le bonheur au travail est devenu un thème à la mode depuis une dizaine d'années. Avant cela, dans les années 80, on s’est mis à parler de souffrance au travail. Puis la question du sens au travail est arrivée. La multiplication des boulots aux tâches abstraites et déconnectées de la réalité d’une part, le contexte de crise écologique et social d’autre part, ont fait émerger la notion d’utilité.

Cette notion a atteint son point d’orgue pendant la crise du Covid-19, avec le débat autour des « jobs essentiels ». Je remarque d’ailleurs qu’avant le Covid, la philosophie en entreprise était encore perçue comme très exotique ! Aujourd’hui il y a plus de besoin sur le sujet, ou tout du moins, il est plus reconnu.

Les métiers « essentiels » évoquent une image d’Epinal, celle d’un métier que l’on exerce par vocation (infirmier, enseignant, etc.). Mais ces travailleurs déplorent des rémunérations trop faibles.

A côté de mes activités de conseil, j’enseigne à la fois auprès de futurs travailleurs sociaux et de jeunes en école de commerce. Ce sont les premiers qui ont le plus de craintes, alors même qu’une partie de la société repose sur eux. Ils me disent : « on sait que ce qu’on fait est important, mais ça ne se reflète pas dans la façon dont on va être payés ». Les étudiants d’écoles de commerce ne se posent pas ces questions. Ils disent : « on est là où il faut pour réussir dans la vie ». C’est normal d’avoir envie de sécurité financière.

Aujourd’hui, il y a un décalage entre le degré d’utilité et la reconnaissance financière des emplois.

La suite du contenu est réservée aux abonnés à l'Actualité Premium

Essayez l'Actualité Premium

À partir de 9,90€ / mois
  • Déblocage de tous les articles premium
  • Accès illimité à tous les téléchargements
Déjà abonné ?Je me connecte