Bruit au travail : un actif sur deux est concerné !
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Selon le dernier baromètre Ifop-JNA réalisé annuellement à l’occasion de la semaine de la santé auditive au travail, plus de la moitié des actifs sont concernés par la gêne du bruit au travail. Les solutions mises en place par les entreprises restent à ce jour insuffisantes.
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Bruit au travail : le télétravail ne résout pas le problème
Chaque année depuis 2017, l’Ifop réalise une enquête par questionnaire sur l’exposition professionnelle au bruit pour l’Association Journée Nationale de l’Audition (JNA). Cette année, l’étude a été menée auprès d’un échantillon de 1118 personnes représentatif de la population française active occupée âgée de plus de 18 ans. Elle révèle notamment que 51 % des répondants, soit près d’un actif sur deux, se considère gêné par le bruit sur son lieu de travail. Dans le détail, les résultats varient en fonction de l’environnement de travail, l’âge des répondants mais aussi leur secteur d’activité. Sont principalement impactés :
- les 35-49 ans (57 % contre 46 % pour les 50 ans et plus) ;
- les ouvriers (65 %) ;
- les secteurs du commerce (61 %), de l’agriculture (58 %), de l’industrie et du BTP (57 %).
L’enquête s’est également intéressée à l’exposition au bruit des télétravailleurs (36 % sur la totalité des interviewés). Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les résultats montrent que le télétravail ne permet pas de résoudre le problème des nuisances sonores sur le lieu de travail. En effet, 56% des télétravailleurs se disent gênés, contre 49 % de ceux qui ne pratiquent pas le télétravail.
Bruit au travail : des solutions encore insuffisantes
Parmi les principales sources de bruit figure en premier lieu le bruit provenant de l’extérieur des locaux de travail (première cause évoquée pour 21 % des répondants), mais aussi les allers et venues sur le lieu de travail, les conversations entre collègues et les conversations téléphoniques. 14 % des actifs citent également en première cause les matériels utilisés (imprimantes, ordinateurs, machines). Ils impactent principalement les ouvriers mais aussi les salariés travaillant dans des TPE où les nuisances sonores se diffusent plus facilement.
L’enjeu de réduire l’exposition au bruit sur le lieu de travail est considéré comme essentiel pour la majorité des actifs français. La plupart considèrent cet enjeu tout autant important voire plus que d’autres enjeux au travail tels que l’éclairage, la température ou encore l’emplacement de l’espace de travail. A noter toutefois que 56 % des interviewés jugent le design de l’espace de travail plus important que la lutte contre le bruit.
De plus en plus de répondants soulignent les conséquences négatives du bruit et des nuisances sonores. Selon les experts de l’association, la progression de ces impacts négatifs montre que la crise sanitaire a constitué un catalyseur accélérant des tendances préexistantes. Les interviewés sont ainsi de plus en plus nombreux à souligner les impacts néfastes du bruit sur la charge mentale, notamment en raison de la fatigue, la lassitude et l’irritabilité qu’il génère, mais aussi :
- les conséquences sur l’audition (diminution de la compréhension de la parole, sifflements, bourdonnements d’oreilles et, à un degré moindre, sentiment de surdité) ;
- les conséquences négatives sur les interactions au travail (incompréhensions avec le management, tensions dans les équipes et agressivité dans les échanges) ;
- d’autres types de répercussions (troubles du sommeil, hypertension artérielle).
L’Association préconise l’importance de l’adaptation des entreprises notamment par la mise en place de moyens de prévention primaire. L’enquête révèle, en effet, que les solutions restent assez classiques mais surtout peu développées, même pour les solutions les moins onéreuses. Au total, seulement la moitié des actifs souligne que leur entreprise a mis en place au moins une solution de lutte contre le bruit. Ces solutions apparaissent d’autant plus insuffisantes qu’une majorité d’actifs (58 %) déclare ne pas savoir comment réagir en cas de troubles de l’audition provenant d’une exposition importante au bruit à leur poste de travail.
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Sixième baromètre « Bruit, santé auditive au travail », publié par l'Association JNA, octobre 2022
Juriste, rédactrice en droit de l’environnement et santé-sécurité au travail
Titulaire du Master 2 en droit de l’environnement de l’Université Paris-Saclay, j’ai d’abord exercé en bureau d’études en tant que juriste consultante hygiène-sécurité-environnement (HSE). J’exerce …
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