Concilier sobriété énergétique et sécurité des travailleurs : un défi pour les entreprises
Temps de lecture : 3 min
Contenu ancien
Il se peut que les informations contenues dans cet article et les liens ne soient plus à jour.
La mise en place de mesures de sobriété énergétique peut avoir un impact sur la santé et la sécurité des salariés. Un nouveau dossier mis en ligne par l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) vise à aider les entreprises à prévenir ces risques.
Sobriété énergétique : l’importance d’évaluer les risques professionnels
Comment mettre en place des mesures d’économies d’énergie tout en préservant la santé et la sécurité des travailleurs ? L’INRS apporte quelques recommandations aux employeurs dans un nouveau dossier pratique. En effet, la mise en place de mesures de sobriété énergétique, fortement encouragée dans le contexte actuel, peut avoir un impact sur la santé et la sécurité des salariés ainsi que sur les conditions de travail.
L’institut rappelle dans un premier temps que tout changement important dans l’organisation, les procédés ou les conditions de travail nécessite une réévaluation des risques pouvant nécessiter une mise à jour du document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP). L’objectif est d’éviter le déplacement des risques existants vers d’autres risques mais aussi la création de nouveaux risques.
Eclairage, ventilation, confort thermique : comment prévenir les risques ?
La réduction des coûts d’éclairage ne peut se réaliser au détriment des niveaux d’éclairement et de luminance. Une luminosité insuffisante peut, en effet, générer des risques pour la santé des salariés : fatigue oculaire, accidents, etc. Pour les éviter, l’INRS recommande aux entreprises de s’appuyer sur la réglementation qui fixe les niveaux minimums d’éclairement requis. Elle rappelle également que des solutions techniques existent pour réduire la consommation tout en conservant un éclairage qualitatif et suffisant (ampoules LED, mise en place de systèmes de détection de présence, etc.).
Certaines entreprises choisissent également de diminuer leurs dépenses énergétiques en réduisant l’introduction d’air neuf de l’extérieur. Pour maintenir un niveau de protection collective suffisant pour les salariés, l’INRS recommande notamment à ces entreprises :
- d’évaluer la répartition des consommations énergétiques et de vérifier les consignes ;
- d’identifier et réduire les émissions de polluants à la source ;
- d’envisager la réduction des consommations énergétiques à long terme : isolation thermique des bâtiments, pompe à chaleur, panneaux solaires, etc.
En matière de réduction des dépenses liées au chauffage, l’INRS rappelle l’importance d’assurer une ambiance thermique adaptée à l’activité physique des travailleurs. À titre d’exemple, en cas de travail de bureau, la température associée au confort thermique se situe autour de 21 à 23°C en période hivernale. Bien que des températures sensiblement différentes n’engendrent généralement pas d’effets directs sur la santé des travailleurs, elles peuvent toutefois générer un inconfort thermique et donc être vécues comme une dégradation des conditions de travail susceptible de favoriser les risques psychosociaux.
Enfin, l’INRS fournit également un certain nombre de recommandations liées à la remise en service des installations après une coupure électrique, notamment en ce qui concerne la préparation de la mise à l’arrêt et la remise en service. L’institut rappelle notamment l’importance d’anticiper les mises à l’arrêt pour ne pas devoir subir et générer des risques.
www.inrs.fr
Juriste, rédactrice en droit de l’environnement et santé-sécurité au travail
Titulaire du Master 2 en droit de l’environnement de l’Université Paris-Saclay, j’ai d’abord exercé en bureau d’études en tant que juriste consultante hygiène-sécurité-environnement (HSE). J’exerce …
- Le risque environnemental n'est pas un risque professionnelPublié le 15/01/2025
- Froid : existe-t-il une température minimale ?Publié le 15/01/2025
- Compte professionnel de prévention : les salariés doivent être déclarésPublié le 06/01/2025
- Comment réagir face aux événements ?Publié le 18/12/2024
- Subvention « prévention des risques ergonomiques » : dernière ligne droite pour en bénéficier !Publié le 16/12/2024