Conditions de travail et présentéisme des salariés en cas de maladie : quel lien ?
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Présentéisme en cas de maladie
Selon l’étude, parmi les pays européens, la France est particulièrement touchée par ce phénomène.
Selon la dernière enquête européenne sur les conditions de travail (2016), 62 % des salariés en France ont ainsi fait au moins 1 jour de présentéisme au cours de l’année 2015, contre 42 % des salariés dans l’ensemble de l’Union européenne !
Au cours des 12 mois précédant l’enquête conditions de travail & risques psychosociaux de 2016, les salariés signalaient en moyenne 11 jours de maladie :
- 8 ayant donné lieu à des arrêts maladie ;
- et 3 à du présentéisme, défini dans le questionnaire par le fait « d’aller travailler tout en pensant que vous auriez dû rester à la maison parce que vous étiez malade ».
Les salariés se sont donc rendus à leur travail durant plus d’1 jour de maladie sur 4.
Qui sont les salariés les plus enclins au présentéisme ? Quels aspects du travail peuvent favoriser ou, au contraire, limiter ce phénomène ?
Propension au présentéisme
La propension au présentéisme, c’est-à-dire la proportion de jours de maladie passés au travail, varie d’abord en fonction de l’état de santé des salariés : plus le nombre annuel de jours de maladie est élevé, plus la part des jours de présentéisme dans l’entreprise est faible. Autrement dit, cette propension est plus faible pour les salariés en mauvaise santé.
À état de santé et conditions de travail comparables, la propension au présentéisme est moins élevée pour les hommes (-3,4 points par rapport aux femmes), alors qu’elle est plus forte pour les cadres, surtout pour ceux qui n’encadrent pas d’autres salariés. Elle est également plus importante pour les seniors de plus de 60 ans (+10,2 points par rapport aux salariés de moins de 30 ans) et pour celles et ceux travaillant dans de petits établissements.
Sans surprise, la propension au présentéisme dépend également fortement des conditions de travail dans l’entreprise. Les salariés exposés à de mauvaises conditions de travail cumulent plus de jours de maladie mais enregistrent également des niveaux élevés de propension au présentéisme. De même, les salariés qui signalent de mauvaises relations avec leur hiérarchie, un travail intense ou un sentiment d’insécurité économique ont tendance à passer au travail une part plus importante de leurs jours de maladie.
En revanche, travailler hors d’un collectif de travail (travailler seul ou en marge du collectif) ou dans un collectif de travail divisé (en raison de désaccords sur la façon de bien faire le travail ou de changements fréquents de collègues) est associé à une propension au présentéisme plus faible.
Gageons que les effets de la Covid-19 auront profondément fait évoluer la culture et le rapport au travail… A suivre dans les études des prochaines années !
Sabine Guichard, juriste de droit social de formation, a successivement occupé des postes en entreprise et fédération professionnelle, d'abord en conseil puis de manière opérationnelle. Aujourd'hui, …
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