Confinement et burn out : une situation à haut risque
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Confinement et burn out : de l’altération du soutien et l’intensification des tensions
Les salariés confinés peinent à recevoir un soutien de la même qualité et à la même fréquence de la part de leur manager. Les quiproquos et les situations conflictuelles s’intensifient tandis que la limite entre vie personnelle et vie professionnelle s’estompe à mesure que les semaines défilent. Ce « blurring » qui montre un flou dans la frontière pro/perso accentue la charge de travail ainsi que la charge mentale sans possibilité efficace de résorber ces facteurs de stress car les activités supports de détente sont plus complexes à initier. Comment pratiquer une activité physique, sociale et culturelle en ces temps de déplacements limités ? La psychologie enseigne qu’à chaque situation de tension devrait correspondre une situation de détente, injonction intéressante mais si difficile à rendre opérante en ce moment.
Confinement et burn out : des vécus singuliers
Si les facteurs de stress augmentent avec la situation déjà anxiogène de pandémie, les salariés les plus exposés aux risques psychosociaux risquent de montrer une fatigue accrue au moment du déconfinement. En effet, tous ne reviendront pas au travail avec le même vécu de cette période : certains auront pu profiter du soleil du printemps quand d’autres auront connu une intensification des rythmes personnels et professionnels sans possibilité de restaurer leur sérénité et d’autres encore auront été sur le terrain quotidiennement. Alors comment éviter les burn out à la sortie du confinement ?
Confinement et burn out : le manager, premier acteur de la prévention
Les managers ont un rôle précieux pour y parvenir en commençant par considérer que leur premier rôle pendant le confinement est de préserver le lien, pas de se focaliser sur la performance. Le soutien social demeure le premier rempart contre la détresse psychologique et en prendre soin est essentiel pour accompagner les salariés en souffrance. En parallèle, l’adaptation de la charge de travail et l’octroi d’une reconnaissance régulière des efforts et de la qualité du travail permettront de préserver la santé mentale via l’estime de soi des salariés. Enfin, lors de la reprise de l’activité « sur site », il sera essentiel de considérer la singularité des vécus et de les partager en équipe pour comprendre dans quelle situation arrivent les personnes. Ce temps d’écoute et d’identification des apprentissages issus du confinement permettra de donner collectivement du sens à la situation pour restaurer de la performance collective et durable. Sur la base de ces apprentissages, il deviendra alors possible de tester des nouvelles façons de coopérer propices à l’amélioration des conditions de travail et donc à la l’évitement du burn out car la meilleure prise en charge de ce dernier demeure celle qu’on n’a pas eu à mettre en place grâce à de saines mesures de prévention.
Psychologue du travail et fondateur de Sens & Cohérence
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