Démarches de prévention pour le personnel d’étage dans l’hôtellerie

Publié le 06/07/2017 à 12:52, modifié le 13/07/2017 à 22:33 dans Risques professionnels.

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Dans le secteur d’activité de l’hôtellerie, près de 80 % des accidents du travail sont liés à la manipulation d’objets, aux chutes avec dénivellation, et aux accidents de plain-pied. Le risque de TMS (troubles musculo-squelettiques) est également très marqué car l’activité physique est très importante au sein de cet environnement contraignant. Dès lors, quelles mesures de prévention mettre en place pour protéger les valets et femmes de chambre ?

Le travail effectué par la femme ou le valet de chambre doit satisfaire la première exigence du client : disposer d’une chambre propre. Pour réaliser ce métier, ces salariés doivent avoir des qualités et compétences variées, parmi lesquelles le sens de l’observation et de l’anticipation, la discrétion, la disponibilité, le savoir-faire, l’habilité ou encore la capacité à intégrer des nouvelles techniques.

Pour mettre en place des actions de prévention adaptées, au-delà des équipements de protection individuelle et des consignes, il faut identifier les risques à partir de l’analyse de l’activité réelle effectuée par la femme ou le valet de chambre.

Cette démarche doit intégrer différents domaines, tels que l’organisation du travail, les outils et équipements, les locaux et mobiliers ou encore la formation.

L’organisation du travail

C’est un facteur qui influe fortement sur les conditions de travail. Surtout dans ce contexte d’amélioration permanente du service rendu et de la qualité d’accueil. Pour améliorer l’organisation du travail, il est possible d’agir sur :

  • la cadence de travail : réduction du nombre des chambres à faire selon l’âge, anticipation des conséquences sur le travail des nouvelles offres de service, sans oublier d’expliquer les choix réalisés, planification du travail dans les étages, etc. ;
  • l’autonomie dans le travail : possibilité laissée de choisir son type d’organisation, par exemple, le travail en binôme, ou faciliter l’entraide. Formation visant à mieux maitriser le métier et son environnement (nouveaux produits, nouvelles techniques, etc.) ;
  • l’enrichissement du travail et des compétences : développement et mise en valeur du lien avec la clientèle favorisant la reconnaissance de leur travail et la fidélisation des clients (tenue de travail, badge d’identité, etc.), offre d’une variété de travail au sein de la journée par alternance des tâches différentes en fonction de leurs compétences et de leurs choix.

Les outils et équipements

Cette action peut être rapide et peu onéreuse. Des outils tels qu’un aspirateur léger, à manche télescopique, d’un usage et entretien facile peuvent être mis en place. Ou bien des chariots adaptés à chaque fonction et à chaque circuit ou des outils à manche télescopique et inclinable pour accéder aux surfaces à nettoyer ou dépoussiérer.

Les locaux et mobiliers

La conception et l’implantation des locaux et des mobiliers influencent les conditions du travail du personnel qui doit les entretenir. Différentes actions peuvent être mises en œuvre, telles que :

  • la réduction du nombre de décorations murales, la suppression de certains meubles ou la limitation de la hauteur d’étages d’armoires et de placards à 1,80 m maximum ;
  • la prise en compte de l’avis des salariés dans l’adaptation des locaux dans le cadre d’une rénovation ou d’une création ;
  • le choix d’équipements techniques spécifiques, comme par exemple : un système d’approvisionnement en linge propre pour réduire les déplacements (placards ou niches formant un sas de passage de linge entre couloir et chambre, par exemple), des lève-lits pour éviter les positions contraignantes, un système d’évacuation et de récupération de linge sale permettant la chute du linge vers la lingerie et sa réception facile sans engorgement, des ascenseurs, monte-charges ou passe-plats pour réduire les manutentions et déplacements entre les différents niveaux, etc.

La formation

Une réflexion sur le travail et ses contraintes dans une démarche participative et pluridisciplinaire permet d’apporter des réponses globales, en accord avec la réalité du travail, en intégrant les savoir-faire des professionnels, au-delà de la formation « gestes et postures » que les entreprises mettent en place pour prévenir les pathologies musculo-squelettiques.

Références : Travail et sécurité – juin 2017