Épurateurs d’air intérieur : lequel choisir pour des locaux du tertiaire ?
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Au regard des tests en laboratoire des technologies destinées à améliorer la qualité de l’air dans les locaux de travail à pollution non spécifique, l’INRS conseille de privilégier les appareils équipés de filtres Hepa 13 ou 14 pour réduire la concentration en aérosols. Les autres types d’épurateurs d’air présentent des risques pour la santé des occupants.
Avec la pandémie de Covid-19, les épurateurs d’air intérieur ont commencé à se répandre dans les locaux de travail du secteur tertiaire. Destinés à l’origine au traitement des composés organiques volatils (COV) et des aérosols non biologiques, ces dispositifs sont désormais proposés pour l’élimination des bioaérosols.
Afin d’évaluer la performance mais aussi l’innocuité de ces appareils d’assainissement de l’air, l’INRS a conduit une étude en laboratoire sur les trois types d’épurateurs les plus répandus :
- épurateur à média filtrant de type filtre H14 et charbon actif ;
- épurateur associant média filtrant / photocatalyse / plasma froid / lampe UV ;
- ioniseur.
Filtre Hepa : diminution importante de la concentration en aérosols
Les performances des trois types d’épurateurs ont été évaluées pour des aérosols non biologiques.
S’agissant de l’appareil équipé d’un filtre Hepa H14, la qualité de la filtration est au rendez-vous si le média filtrant est mis en place de manière étanche dans le corps de l’appareil. Ce dispositif réduit significativement la concentration en aérosols, avec une diminution d’un facteur de 5 à 10 de la concentration de l’aérosol en fonction du débit d’air épuré.
La technique utilisée étant constituée d’un filtre Hepa, aucune émission d’un sous-produit nocif n’est à craindre. L’INRS souligne toutefois que ces épurateurs ne sont pas tous équipés de moyens de décontamination de leur média filtrant. Il est important de prendre en considération la possible exposition des personnes en charge de la maintenance de ces appareils à des agents biologiques.
Pollution par l’ozone par les dispositifs de filtration combinée
Si elle est efficace contre les aérosols contenant des micro-organismes, la filtration combinée à la photocatalyse et plasma froid génère d’importantes quantités d’ozone et, dans une moindre mesure de dioxyde d’azote (NO2), pouvant entraîner un dépassement des valeurs limites d’exposition.
L’ozone provoque des lésions irritantes des muqueuses respiratoires (bronchopathies, emphysème, fibrose) ainsi que des muqueuses oculaires. Quelques effets rénaux ou neurologiques rares ont été reportés. Les oxydes d'azote sont quant à eux des irritants respiratoires puissants qui peuvent provoquer de graves lésions pulmonaires. Lors d'expositions répétées à de faibles concentrations, une altération de la fonction respiratoire, un emphysème et une sensibilité accrue aux infections respiratoires ont été observés.
Au regard de ces émissions de gaz, ce type d’appareil n’est pas recommandé dans les locaux de travail occupés. S’il est utilisé en l’absence d’occupants, il est nécessaire de s’assurer que la concentration résiduelle d’ozone est compatible avec une reprise d’activité dans les locaux.
Transfert des sources de contamination avec les ioniseurs
L’ioniseur testé dans cette étude technique présente un débit d’air épuré permettant d’envisager une élimination efficace des particules de l’air dans la durée. La production d’ozone de l’appareil testé est insignifiante, mais ce n’est pas forcément le cas de tous les appareils sur le marché.
Pour autant, le principe de cette technologie vise à transférer les particules de l’air sur les parois du bâtiment. Ce transfert de contamination n’est pas souhaitable dans le cas des bioaérosols contenant des micro-organismes infectieux et des composés susceptibles d’entrainer des risques immuno-allergiques ou de toxicité. L’ionisation peut par ailleurs augmenter la charge électrique des particules, avec un risque de renforcement de la toxicité des aérosols.
Tout en soulignant que le recours à un épurateur ne doit venir qu’en complément d’un apport d’air neuf par la ventilation naturelle ou mécanique, l’INRS conseille de privilégier des épurateurs équipés de média filtrant Hepa 13 ou 14.
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