Expérimentation « forcée » du télétravail : quels constats, quelles conséquences pour l’avenir ?
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Une première pour beaucoup de Français… dans des conditions très dégradées
Si beaucoup de salariés n’ayant jamais télétravaillé avaient une vision positive, voire parfois idéalisée du télétravail avant de l’expérimenter pour la première fois au cours du mois de mars dernier, un sondage réalisé par QAPA a montré que près de la moitié des français éprouvait des difficultés pour s’organiser et être efficace.
Mais il est clair que cette première expérience s’est faite pour beaucoup en mode dégradé. Elle est donc peu représentative des effets du télétravail lorsque celui-ci est mis en place dans de toutes autres conditions.
En effet, non seulement les salariés ne l’ont pas choisi, ils se sont retrouvés forcés de travailler chez eux, du jour au lendemain, sans que les conditions techniques ne soient toujours réunies, mais surtout ils n’y ont pas été préparés, pas plus que leurs managers ! A cela s’ajoutant bien sûr les conséquences négatives du confinement sur le bien-être des salariés (stress, anxiété) mais aussi pour une partie d’entre eux, la nécessité de garder et d’occuper simultanément leurs enfants à la maison.
Des bénéfices pour les salariés … mais pas seulement
De nombreuses études démontrent qu’en temps normal, le télétravail favorise le bien-être des travailleurs : il leur permet notamment de mieux concilier leur vie professionnelle et familiale, de travailler dans un environnement plus propice à des tâches nécessitant calme et concentration mais aussi tout simplement de gagner du temps et de l’argent en se déplaçant moins.
Les bénéfices espérés pour les entreprises se situent principalement au niveau de la productivité des salariés et de la réduction de l’absentéisme, mais aussi de potentielles économies, sur les locaux par exemple.
Enfin, d’après le commissariat général à l’égalité des territoires (CGES), le télétravail contribue également à réduire la pollution de l’air et l’empreinte carbone ainsi que les difficultés de circulation, et favorise une meilleure distribution des activités sur le territoire français.
Mais le télétravail présente aussi des inconvénients et des risques pour les salariés et les organisations, à ne pas négliger : conditions de travail inadaptées au domicile, manque de régulation de la charge de travail et de limites entre la sphère professionnelle et privée, stress lié à des objectifs ou contrôles excessifs de la part du management ou encore distension des liens avec les collègues et l’entreprise.
Un équilibre à trouver et de nouvelles pratiques à créer
On observe, de manière générale, que le télétravail peut présenter de réels bénéfices pour les salariés lorsqu’il est pratiqué 1 à 2 jours par semaine, mais qu’au-delà, des effets négatifs peuvent se faire sentir, notamment liés à l’éloignement du collectif de travail.
Au-delà de cette question de « dosage », il s’agit en réalité d’analyser précisément pour quels postes et pour quelles personnes le télétravail peut être profitable et de mettre en place un réel accompagnement, aussi bien sur le plan technique que sur le plan humain ainsi qu’un plan de prévention des risques adapté.
De nombreuses ressources et recommandations ont été partagées, dans l’urgence, pour aider les salariés ainsi que leurs managers à apprivoiser le télétravail. Car le télétravail peut ou doit en effet s’apprendre. Et pourquoi pas, à l’issue de cette période de crise, en apprenant de ses erreurs : en effet, chaque organisation sera sans doute amenée à faire le bilan des modalités de travail mises en œuvre.
Une occasion pour les entreprises de repenser le travail et le lien avec leurs salariés, pour faire évoluer intelligemment certaines de leurs procédures ou méthodes de management et repartir du bon pied.
Afin de connaître les recommandations permettant de mieux apprivoiser le télétravail et ainsi limiter les risques que celui-ci peut avoir sur la santé des collaborateurs, les Editions Tissot vous conseillent de lire leur article « Télétravail en période de confinement : risques et solutions ».
Psychologue du travail – Consultante / formatrice
Diplômée d’un Master professionnel de psychologie du travail, Chloé est également formée à l’ergonomie et intervient depuis 12 ans dans le domaine de la santé et la sécurité au travail.
Elle …
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