Fumées de soudage : un risque cancérigène avéré
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Fumées de soudage : de quoi s'agit-il ?
Lors de l'activité de soudage, les hautes températures au point de fusion génèrent des fumées contenant des gaz et des poussières susceptibles d'atteindre les alvéoles pulmonaires des soudeurs et des salariés travaillant à proximité.
Ces fumées sont plus ou moins nocives en fonction de différents paramètres, tels que le procédé de soudage, la composition de l'électrode ou la présence de revêtements ou de contaminants sur le métal de base.
Ainsi, ces fumées peuvent contenir divers polluants : chrome VI, aluminium, monoxyde de carbone, ozone, etc.
Fumées de soudage : effets sur la santé
Selon la composition des fumées, différentes pathologies respiratoires peuvent arriver :
- œdème ou fibrose pulmonaire ;
- irritation ou allergie, avec apparition possible d'asthme ;
- bronchite chronique ou pneumonie toxique ;
- etc.
De plus, plusieurs composants potentiels de ces fumées, dont le chrome VI, sont reconnus comme cancérogènes.
Désormais, en se basant sur de nombreuses études, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) va classer les fumées de soudage « cancérogènes avérés », et confirme leur influence dans l'apparition des cancers du poumon pour les soudeurs et leur entourage.
Fumées de soudage : cadre de la prévention
Deux types de règles s'appliquent :
- celles concernant l'aération des locaux à pollution spécifique ;
- et celles relatives au risque chimique, en particulier les dispositions applicables aux agents cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR).
Ainsi, quelle que soit la composition des fumées de soudage, l'employeur doit par tout moyen (humidification de l'air, aération, etc.) maintenir la concentration moyenne en poussières alvéolaires, pour huit heures d'exposition, en-dessous de 5 milligrammes par mètre cube d'air (Code du travail, art. R. 4222-10).
Compte tenu de la dangerosité de ces fumées, il faut mettre en œuvre la déclinaison des principes généraux de prévention aux agents CMR et notamment :
- une évaluation régulière de l'exposition ;
- la substitution par des procédés ou produits moins dangereux ;
- la limitation du nombre de salariés exposés ;
- la mise en œuvre de protections collectives et, à défaut, le port d'équipements de protection individuels ;
- la délimitation des zones dangereuses et la restriction de leur accès.
Fumées de soudage : ce que peuvent faire les entreprises
Il faut adapter les mesures de prévention aux procédés, aux situations d'exposition et au lieu de travail.
Les principales mesures de prévention possibles sont, par ordre de priorité :
- réduire l'émission de fumées de soudage (remplacement du poste à souder, modification du diamètre de l'électrode, etc.) ;
- capter les fumées de soudage à la source, par exemple avec une torche aspirante ou une cabine de soudage, et évacuer les fumées restantes par l'aspiration générale ;
- veiller au port, limité à des situations courtes, d'un appareil de protection respiratoire avec filtre aérosol de classe P3 ;
- former les soudeurs aux risques et aux mesures de prévention.
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