Gare à la confusion entre prévention des RPS et militantisme politique

Publié le 15/05/2024 à 07:52 dans Risques psychosociaux.

Temps de lecture : 3 min

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Ces dernières années ont vu fleurir les interventions militantes dans les entreprises, notamment sous la forme de stages en lien avec les thèmes de la diversité et de l’inclusion. Ces formations répondraient à une sensibilité sociétale croissante et constitueraient un argument pour fidéliser les jeunes talents, mais elles pourraient bien charrier leur lot de problèmes.

Appauvrir le dialogue plutôt que l’enrichir

Le sujet des formations « diversité et inclusion » n’est pas tant le quotidien de travail que l’on partage avec ses collègues que l’identité de chacun. On y parle donc plus de « l’être » que du « faire ». Or l’Être est un sujet métaphysique, si complexe qu’il a occupé les esprits les plus brillants de l’Humanité depuis des milliers d’années. En résumant ces travaux en quelques heures de formation, on prend le risque de ne proposer au mieux que d’inutiles banalités, ou, dans le pire des cas, de dangereuses approximations.

Par ailleurs, en invitant les participants à juxtaposer une multitude de considérations personnelles, on oublie finalement d’attirer leur attention vers ce qui peut être commun à tous les membres d’une entreprise : l’universel qui est susceptible d’en rassembler tous les membres.

Cristalliser les conflits plutôt que les résoudre

Le risque est fort de créer des conflits interpersonnels autour de clivages d’opinions dont il n’aurait jamais été question si l’on n’avait pas traité ces thèmes dans le cadre formel d’une formation. Il est en effet inévitable, surtout dans les environnements où se côtoient des collaborateurs de cultures différentes, que les participants n’aient ni l’envie ni la capacité de se détacher de leur point de vue personnel.

On reproduit alors au sein de l’entreprise les tensions mises en œuvre dans la société : la création d’un clivage artificiellement abrupte entre différents points de vue, où celui qui n’est pas « pour » est automatiquement taxé d’être « contre », et inversement. Les échanges se concentrent alors sur le ressenti plutôt que sur le travail lui-même.

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