Grande démission : un phénomène qui s’explique
Temps de lecture : 2 min
La DARES a publié une étude sur le phénomène de grande démission. Cette étude montre que le taux élevé de démissions est à relativiser et reflète surtout le dynamisme du marché du travail. Les salariés ont davantage les cartes en main et vont s’attarder à des considérations telles que les conditions de travail.
Un taux élevé de démission qui s’explique
Le risque d’une « grande démission » est désormais évoqué en France. Cette expression a été utilisée pour décrire la situation du marché du travail américain courant 2021 où suite au Covid-19, le nombre de travailleurs quittant volontairement leur poste a nettement augmenté (que ce soit pour changer de travail, chercher un autre emploi ou se retirer de la population active).
Il ressort de cette étude que le taux de démission en France est élevé (2,7 %). Plus de 520 000 démissions sont à signaler sur le premier trimestre 2022. Mais il n’est pas inédit. Il reste en deçà des niveaux qu’il avait atteint juste avant la crise financière de 2008-2009.
Le niveau de démission est également à relativiser, au vu des tensions actuelles sur le marché du travail. Les difficultés de recrutement créent des opportunités pour les salariés déjà en poste et peuvent donc conduire à des démissions plus nombreuses.
Selon les premières analyses de la DARES à partir de la DSN, les retours à l’emploi des démissionnaires semblent rapides malgré le niveau élevé des démissions : environ 8 démissionnaires de CDI sur 10 au second semestre 2021 sont en emploi dans les 6 mois qui suivent.
Notez le
L’étude souligne aussi que ce taux ne prend pas en compte les ruptures conventionnelles dont on estime que pour les ¾ du temps elles se substituent à une démission. Toutefois, même en les ajoutant, le taux de démission resterait comparable à 2008.
Les conditions de travail peuvent aider à attirer ou conserver les salariés
La DARES souligne que le nombre élevé de démissions reflète le dynamisme du marché du travail, et une situation dans laquelle le pouvoir de négociation se modifie en faveur des salariés.
Outre un effet potentiel sur les salaires, certaines entreprises réalisent des concessions sur les conditions ou l’organisation du travail pour conserver ou attirer des salariés.
La DARES donne l’exemple du télétravail. Aujourd’hui la possibilité de télétravailler ou non fait ainsi souvent partie des critères qui vont permettre de faire venir des salariés ou de les fidéliser.
Publication de la DARES, 11 octobre 2022, La France vit-elle une « Grande démission » ?
Juriste en droit social et rédactrice au sein des Editions Tissot
Diplômée du master 2 DPRT de la faculté de droit de Montpellier et experte en droit social, je suis spécialisée dans la rédaction juridique. Au sein des Editions Tissot, je participe à l'animation …
- Testez vos connaissances sur les grandes actualités de l’été 2023 qui concernent la santé-sécurité au travailPublié le 27/09/2023
- Semaine de 4 jours : l’INRS partage ses recommandationsPublié le 26/09/2023
- Lanceur d’alerte : connaître la procédure de signalement externe auprès de la DGTPublié le 13/09/2023
- Exercer une activité pendant un arrêt maladie : une faute grave ?Publié le 13/09/2023
- Les salariés ont davantage quitté leur entreprise en 2022 qu’avant la crise sanitairePublié le 06/09/2023