Harcèlement moral : quand l'ancienneté et l'absence d'antécédents du salarié harceleur atténuent la gravité de sa faute

Publié le 25/11/2024 à 17:00, modifié le 28/11/2024 à 15:20 dans Sécurité et santé au travail.

Temps de lecture : 4 min

Contenu réservé aux abonnés à l'Actualité Premium

Contenu proposé par les :

Logo

Moins de jargon, plus de solutions

Les Éditions Tissot facilitent l'application du droit du travail au quotidien dans les entreprises.

L'employeur au fait d'une situation de harcèlement moral est tenu, en vertu de son obligation de sécurité, de prendre toutes les mesures nécessaires pour y mettre fin. Cette injonction à la réaction, rappelle la Cour de cassation, n'impose cependant pas à l'employeur d'acter la rupture immédiate du contrat de travail du salarié harceleur.

Harcèlement moral : lorsqu’une cadre adopte une attitude harcelante à l’égard d’une assistante

L’existence d’une situation de harcèlement moral est caractérisée lorsqu’un salarié subit des agissements répétés ayant pour effet, ou pour objet, une dégradation de ses conditions de travail susceptible de :

  • porter atteinte à ses droits et à sa dignité ;
  • d'altérer sa santé physique ou mentale ;
  • ou de compromettre son avenir professionnel.

Comme l’illustre une décision rendue le 14 novembre 204 par la Cour de cassation, multiples sont les agissements permettant de la caractériser.

En l’occurrence, l’affaire concernait une responsable des ressources humaines qui, 6 mois durant, avait adopté une attitude harcelante à l’égard d’une de ses collègues, assistante au sein de son service.

L’employeur avait en effet découvert que la cadre avait notamment : 

  • annoncé à sa collègue, sans l'aval de sa direction, qu’elle n’avait plus sa place dans l’entreprise et que son CDD ne serait pas renouvelé ; 
  • jeté des documents à la figure de sa collègue ; 
  • cessé de lui confier des missions et de l’informer sur les intégrations ;
  • hurlé sur sa collègue car cette dernière s’était trompée dans l’annotation d’un contrat de travail ; 
  • dit, au cours d’une réunion de travail, que sa collègue avait été recrutée « par dépit » ;
  • dit, alors que la salariée venait de s’installer à proximité de son bureau, qu’elle la « dégoutait ». 

De toute évidence, l’ensemble de ces évènements a permis à l’employeur de justifier le licenciement de cette salariée. Puisque pour rappel, ce dernier est tenu, dans une telle situation, de prendre toutes les dispositions nécessaires pour la résoudre.

Pour autant, un débat plus profond s’est noué autour du motif de licenciement retenu par l’employeur 

Harcèlement moral : le licenciement pour faute grave n’est pas systématiquement justifié

La suite du contenu est réservée aux abonnés à l'Actualité Premium

Essayez l'Actualité Premium

À partir de 9,90€ / mois
  • Déblocage de tous les articles premium
  • Accès illimité à tous les téléchargements
Déjà abonné ?Je me connecte