Inaptitude : le médecin du travail peut la prononcer pendant un arrêt maladie
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Le médecin du travail peut déclarer un salarié inapte lors de tout examen médical. Y compris lorsque cet examen est organisé à la demande du salarié pendant la suspension du travail.
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La marche à suivre pour déclarer un salarié inapte
Seul le médecin du travail peut constater l’inaptitude du salarié, après avoir respecté une procédure.
Afin que le salarié puisse être déclaré inapte au travail, le médecin du travail doit ainsi :
- avoir réalisé au moins un examen médical ;
- avoir réalisé ou fait réaliser une étude de poste et des conditions de travail dans l'établissement ;
- avoir indiqué la date à laquelle la fiche d'entreprise a été actualisée ;
- avoir procédé à un échange, par tout moyen, avec l'employeur (Code du travail, art. R. 6424-42).
C’est uniquement lorsqu’il constate qu'aucune mesure d'aménagement, d'adaptation ou de transformation du poste de travail occupé n'est possible, que le médecin du travail peut prononcer l’inaptitude.
Important
Un seul examen médical suffit pour constater l’inaptitude du salarié, mais il est possible pour le médecin du travail d’organiser un second examen médical, 15 jours après le premier.
A la suite du constat d’inaptitude du salarié, l’employeur doit chercher à reclasser le salarié. L’avis d’inaptitude rendu par le médecin du travail doit être éclairé par des conclusions écrites, assorties d’indications relatives au reclassement du salarié. L’employeur doit en tenir compte lors de sa recherche.
Bon à savoir
Le médecin du travail peut mentionner dans son avis que tout maintien du salarié dans un emploi serait gravement préjudiciable à sa santé ou que l'état de santé du salarié fait obstacle à tout reclassement dans un emploi. Dans ce cas, l’employeur n’a pas à chercher de reclassement.
Une reconnaissance possible pendant un arrêt maladie
La Cour de cassation vient de donner des précisions sur les examens médicaux qui peuvent aboutir au constat d’inaptitude.
Dans cette affaire, le salarié, placé en arrêt maladie, demande un examen médical au médecin du travail. Une dizaine de jours plus tard, le médecin du travail réalise cet examen et le déclare inapte. Le salarié est ensuite licencié pour impossibilité de reclassement mais décide de contester son licenciement en justice. Il estime que le médecin du travail ne pouvait pas constater son inaptitude pendant la suspension de son contrat de travail en raison d'un arrêt de travail pour maladie.
La Cour de cassation commence par rappeler que c’est le médecin du travail qui déclare un salarié inapte après avoir procédé à une étude de poste et échangé avec le salarié et l’employeur.
Elle rappelle également qu’indépendamment des examens d'aptitude à l'embauche et périodiques ainsi que des VIP, le salarié peut solliciter un examen par le médecin du travail et notamment une visite médicale, lorsqu'il anticipe un risque d'inaptitude, dans l'objectif d'engager une démarche de maintien en emploi et de bénéficier d'un accompagnement personnalisé.
Elle en déduit qu’au cours d’un tel examen, demandé par le salarié, le médecin du travail peut constater l’inaptitude d’un salarié. Peu important que l'examen médical ait lieu pendant la suspension du contrat de travail.
Dans cette affaire, après la visite médicale, il y avait bien eu une étude de poste et des conditions de travail et un échange avec l’employeur et la date d’actualisation de la fiche d’entreprise était mentionnée. L’inaptitude a donc été régulièrement prononcée.
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Cour de cassation, chambre sociale, 24 mai 2023, n° 22-10.517 (le médecin du travail peut constater l'inaptitude d'un salarié à son poste à l'occasion d'un examen réalisé à la demande de celui-ci, peu important que l'examen médical ait lieu pendant la suspension du contrat de travail)
Juriste en droit social
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